Assurant que l'Etat n'abandonnera jamais la population et n'acceptera pas que les citoyens soient pris en otage, il dira à ce propos lors de l'émission de la Radio Soummam de Béjaïa, consacrée au développement local dans la wilaya de Tizi Ouzou : «Nous avons toujours prôné la cohésion au sein des assemblées élues, condition indispensable pour une meilleure prise en charge des préoccupations citoyennes.» «Les élus locaux se doivent d'honorer leurs engagements moraux vis-à-vis de leurs électeurs», a déclaré l'invité de l'émission de Tahar Abdellaoui. S'exprimant sur les raisons du blocage constaté par le passé dans certaines APC, Hocine Mazouz a estimé que la plupart desdites situations de «non-gestion» relèvent plutôt «d'incompatibilité d'humeur ou de règlements de compte» entre les élus locaux et ne s'expliquent nullement par de quelconques divergences d'idées sur le développement local ou les moyens de mieux servir la population. D'autre part, le wali de Tizi Ouzou a tenu à souligner que l'administration ne s'immisce pas dans les conflits surgissant au sein des assemblées élues, ajoutant que celle-ci (l'administration, ndlr) a toujours appelé les élus à revenir à la raison et à privilégier le dialogue pour l'aplanissement des différends. M. Mazouz, insistant sur la nécessité de concrétiser les projets de développement local dans les délais impartis, a indiqué qu'il a été décidé au sujet de la répartition des PCD (programmes communaux de développement) de l'année en cours de ne plus affecter de nouveaux crédits aux APC qui n'auront pas consommé les cagnottes qui leur ont été allouées durant l'exercice écoulé. Une façon, a-t-il expliqué, d'inciter les APC à la «traîne», notamment à plus de performance dans la gestion des affaires courantes. Répondant à certaine allégation émise par les APC quant à l'insuffisance voire même l'insignifiance des enveloppes financières destinées aux PCD, M. Mazouz a rappelé que les projets financés dans ce cadre revêtent un caractère d'urgence et sont adaptés aux moyens de réalisation des communes et ne se substituent nullement aux opérations inscrites au titre des autres programmes dont principalement les PSD (programmes sectoriels de développement) dotés de crédits plus consistants pour financements. Près de 100 milliards de dinras durant la période 2000/ 2009 Dans une rétrospective du développement de la wilaya, l'invité de l'émission de la Radio Soummam a rappelé que la région a enregistré, pour des raisons conjoncturelles survenues au début des années 2000, d'énormes retards dans divers domaines. Aussi, pour remonter la pente, l'Etat n'a pas lésiné sur les moyens en consacrant à la wilaya près de 100 milliards de dinras durant la période 2000/2009 pour le financement de tout un ensemble de projets, structurants notamment. Cette substantielle cagnotte conjuguée à l'amélioration des conditions sécuritaires a permis le retour et une meilleure implantation des entreprises de réalisation qui avaient fui la région pendant la période d'instabilité qu'a vécue la Kabylie. Tout en faisant la part des choses, le wali de Tizi Ouzou n'y est pas allé avec le dos de la cuillère pour faire remarquer que l'argent affecté à la wilaya ne suffit pas à lui seul pour garantir le développement qui est également tributaire de la disponibilité du foncier pour le placement des projets. Considérant la rareté drastique du foncier public, M. Mazouz a recommandé la nécessité de renouveler le portefeuille foncier des collectivités locales, non sans rappeler que le président de la République avait assuré lors de sa dernière visite dans la région de la disponibilité de l'Etat à dégager les fonds nécessaires pour l'acquisition de terrains privés par voie d'expropriation. Aussi, a-t-il conseillé aux APC confrontées à cette contrainte de la rareté du foncier d'anticiper en se dotant d'outils d'urbanisme, les Plans directeurs d'aménagement urbain (PDAU) et Plans d'occupation du sol (POS), à même de préserver les espaces destinés au développement. Abordant l'autre contrainte, les oppositions citoyennes, le wali, tout en se disant ne pas ignorer l'importance de la terre dans cette région à très forte concentration (400 habitants au km2), a invité la population à accepter les conséquences du développement. D'autant plus, a-t-il poursuivi, que, désormais, l'expropriation n'interviendra qu'après l'indemnisation. S'agissant de l'opération «améliorations urbaines» au niveau du chef-lieu de la wilaya notamment, M. Mazouz a déclaré qu'à son installation à la tête de l'exécutif de wilaya, il ignorait complètement l'ampleur des dégâts. «Je n'imaginais pas une telle situation farfelue, complexe et compromise à ce point.» Pour illustrer son constat, le wali a fait état de « sous- dimensionnement de plus de 80% de réseaux divers dont 60% ont nécessité une reprise, la non-gestion de l'espace caractérisé par la dilapidation du foncier ayant amené l'asphyxie de la ville».