En effet, six personnes ont été arrêtées à Aïn-Oulmène, Ksar-El-Abtal et Errasfa pour fabrication et commercialisation illicite du tabac, contrefaçon de sacs d'emballage et timbres fiscaux ainsi que d'atteinte à la santé publique. Selon le commandant de groupement de gendarmerie de Sétif, le lieutenant-colonel Abdelkader Benzaza, ces affaires ont été traitées lors d'une opération coup-de-poing effectuée par ses éléments dans la commune de Aïn-Oulmène où la perquisition de deux domiciles a permis la découverte de la marchandise contrefaite ainsi que le matériel utilisés par les malfaiteurs. Il s'agit, entre autres, de trois quintaux de tabac pur, 23 quintaux de feuilles et déchet de tabac et d'autres substances ainsi que deux machines artisanales de fabrication de tabac à chiquer. En somme, la valeur de la marchandise saisie est estimée à près de 400 millions de centimes,montant à gagner si les fabricants avaient réussi à la commercialiser. En attendant l'expertise des laboratoires spécialisés sur les composants du tabac et de l'emballage, les infractions relevées sur place par les gendarmes sont la détention illégale de quantités importantes de tabac et la fabrication du tabac à chiquer sans autorisation ainsi que la contrefaçon de sacs d'emballage. Autrement dit, ce tabac, qui est déjà nocif quant il est produit dans les normes, est encore plus dangereux quant il est fabriqué clandestinement sans respect d'aucune norme ni dans les composants qui peuvent contenir des produits toxiques ni dans le conditionnement défaillant. D'ailleurs, à la première vue de la marchandise saisie, ce sont les déchets de toutes sortes qui sautent aux yeux dont de la terre, des restes de cigarettes et d'autres saletés et même le vrai tabac est à son tour douteux et mis dans des cartons à détergents et des sacs toxiques. Pour ce qui est de la provenance du tabac pur, les services de sécurité ont indiqué que les personnes mises en cause avaient une autorisation de culture de ce produit afin de le vendre aux entreprises de fabrication de tabac affiliées à la Société nationale de tabac et allumettes (SNTA). Un agrément qui n'est pour les criminels qu'une couverture pour leur activité illégale, à savoir qu'une petite partie de la récolte est destinée auxdites entreprises alors que tout le reste sert à la contrefaçon et au marché parallèle. Par ailleurs, la première affaire du genre enregistrée cette année remonte au mois de janvier à Aïn-Oulmène engendrant l'arrestation de trois individus et la saisie de 250 sacs de marchandises dont la quantité globale a atteint les 1 350 kg de tabac et des centaines de sacs d'emballage contrefaits de marque «Makla de Kabylie» et «Assila» où est mentionné «qualité supérieure» et «attention à la contrefaçon». Durant l'année 2009, les mêmes services ont enregistré une dizaine d'affaires d'ateliers clandestins de fabrication de tabac à chiquer avec une quantité globale de plus de 80 tonnes. Alors que cette activité criminelle était plus fréquente, il y a quelques années, à l'extrême Est notamment au niveau des frontières algéro-tunisiennes, elle semble connaître une évolution importante dans d'autres régions du pays à partir de l'Est vers le Centre. Une activité criminelle juteuse qui inspire davantage des réseaux de malfaiteurs qui n'hésitent pas à nuire à la santé publique et à l'économie nationale pour empocher des fortune sans rien payer en contrepartie sauf s'ils sont coincés par les services de sécurité. Par ailleurs, la SNTA se trouve victime de la contrefaçon de ses produits et doit penser sérieusement à dénoncer cette atteinte et trouver de nouvelles formules pour s'autoprotéger et empêcher les criminels de saigner l'économie nationale à travers des produits nocifs. Contrôler la culture du tabac et assurer un emballage difficile à imiter est le moindre qu'elle puisse faire. Par ailleurs, l'opération de grande envergure effectuée par les gendarmes à Setif a permis l'identification de 1 700 personnes dont 110 ont été arrêtées pour différentes affaires dont le port d'armes blanches prohibées, la détention et la consommation de stupéfiants, l'ivresse publique et la vente de boissons alcoolisées sans autorisation ainsi que l'atteinte à la famille et aux bonnes mœurs. De notre envoyée spéciale