Les services de la Gendarmerie nationale relevant du groupement d'Alger viennent de mettre la main sur une quantité non négligeable de sachets vides destinés apparemment aux ateliers clandestins de tabac à chiquer contrefait. Les mis en cause arrêtés à bord d'un véhicule près de Aïn Benian sont accusés par ailleurs de verser dans la contrefaçon de timbres fiscaux et de vignettes automobiles. Selon un officier supérieur qui animait un point de presse, le 7 novembre, au siège de la brigade de Bouchaoui, les présumés trafiquants sont tombés dans les mailles du filet grâce au renseignement. « Nos services ont agi grâce à notre réseau de renseignement. Nous avons interpellé une voiture de marque Citroën au niveau de Aïn Benian, à 15 km à l'ouest d'Alger. Le véhicule transportait une quantité non négligeable de faux timbres fiscaux, de fausses vignettes (1500 et 3000 DA), des certificats de scolarité scannés portant cachet d'un lycée d'Alger et une quantité importante d'emballage (contrefait) pour tabac à chiquer », a révélé l'officier. S'il est établi que les timbres fiscaux et vignettes contrefaits étaient confectionnés à Ouenza, dans la région de Tébessa, l'enquête n'a pas encore déterminé la provenance exacte des sachets vides pour le tabac à chiquer ; volés dans les unités de production de la SNTA ou scannés quelque part en Algérie, les services de sécurité devront certainement lever le voile sur cette affaire. Selon le Quotidien d'Oran du 18 octobre 2007, plus de dix quintaux de tabac à chiquer ont été saisis par les services de la sûreté à l'intérieur d'une fabrique clandestine, située au sous-sol d'une villa au quartier dit Terrain Boumediène, dans la partie sud de la ville de Tiaret. Notre confrère citant une source sécuritaire évoque ainsi l'ampleur d'un trafic qui a tendance à se généraliser. A l'atelier de Tiaret, deux individus produisaient et commercialisaient clandestinement du tabac à chiquer ensaché dans un emballage, également contrefait. Selon une source sécuritaire, un réseau de trafic « bien organisé » a des ramifications jusqu'en Tunisie où s'opère la « fabrication » des sachets vides à l'effigie SNTA. Les matières qui entrent dans la composition du tabac à chiquer dans les nombreux ateliers clandestins ne manqueraient pas de laisser pantois plus d'un : des pesticides, des cendres, du plâtre, du sable et, pour couronner le tout, de la bouse utilisée pour que la « Makla El Hilal » soit de la même couleur que celle fabriquée dans les unités de l'entreprise publique, la Société nationale des tabacs et allumettes (SNTA).