Amazonie, Pandora, même combat ! Ainsi pourrait-on résumer le mot d'ordre lancé à deux reprises au Brésil, ces dernières semaines, par le cinéaste canadien James Cameron, auteur de la superproduction Avatar. Lors d'un forum organisé fin mars à Manaus, en Amazonie, il avait comparé la lutte des populations indiennes pour la défense de leur environnement à celle des Na'vi, ces humanoïdes à la peau bleue qui peuplent Pandora, l'exolune de fiction où se déroule Avatar. Les uns et les autres, avait-il ajouté, «souffrent face aux menaces et aux injustices». Le cinéaste s'adressait, ce jour-là, aux représentants des Xingu, une tribu qui vit sur les berges de la rivière du même nom et combat depuis plus de trente ans, le projet de construction d'un complexe hydroélectrique, à Belo Monte, dans l'Etat du Para. En 1989, les indigènes, soutenus par le chanteur anglais Sting, avaient fait reculer l'Etat. Aujourd'hui, le réalisateur d'Avatar est leur nouveau paladin médiatique. Après avoir traversé bien des péripéties, le projet est sur le point d'aboutir. Ce sera, s'il voit le jour, le plus grand barrage du Brésil et le troisième au monde. Le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, a promis que Belo Monte serait écologiquement irréprochable. De retour au Brésil, James Cameron a rappelé au cours du week-end son soutien de principe aux Indiens Xingu. Une cause qu'il a faite sienne, en tant que militant écologiste. «Avec Avatar, j'ai voulu, à ma manière, comme artiste, tirer le signal d'alarme», souligne le cinéaste dans un entretien à l'hebdomadaire brésilien Veja. Avatar, premier volet d'une trilogie, marque, ajoute-t-il sans excès de modestie, «le coup d'envoi d'une gigantesque bataille d'idées et de civilisations». Dimanche 11 avril, James Cameron a lancé à São Paulo une autre campagne, celle qui vise à planter un million d'arbres sur la planète avant la fin de l'année. Dans le plus grand parc de la ville, il a lui-même mit en terre un Pau-Brasil, l'arbre qui a donné son nom au pays.