La particularité de ce sardinier de 20 m sur 6,5 m, précise le directeur de la pêche et des ressources halieutiques (DPRH), Djamel Taberkouket, est d'avoir été construit au chantier naval de Beni Saf à partir de bois rouge de l'espèce iroko et sapotillier. Il s'agit d'un bois dur destiné aux constructions navales et résistant à l'eau de mer, a-t-on expliqué. Doté d'un moteur de 600 chevaux, cette embarcation est équipée d'une grue de filet automatique, d'un sonar pour la recherche de la biomasse, d'un radar, d'une radio VHF et d'un GPS. Avec une capacité de production de 150 tonnes/an, ce sardinier générera 30 postes de travail, dont cinq à terre, en emploi direct, et 75 postes en emploi indirect, a-t-on signalé. Lancé depuis deux années et demi, ce sardinier, inscrit dans le cadre du programme de relance économique, a nécessité un montant de 35 millions de dinars, financé à 35 % par l'aide de l'Etat, soit deux à trois fois moins cher que le sardinier importé, a indiqué son propriétaire. Les 13 chantiers navals de Beni Saf constituent, selon le directeur de la Chambre de la pêche, Houcini Hocine, «une fierté» pour le secteur en quête d'aide et de soutien. Ces chantiers ont réalisé, à ce jour, six sardiniers et trois chalutiers pour la wilaya d'Aïn Témouchent et une quarantaine pour les autres wilayas côtières du pays, outre ceux construits dans le cadre de l'autofinancement et les projets de l'Ansej. Le chargé à l'investissement auprès de la DPRH a rappelé, pour sa part, que cette embarcation constitue le 55e projet concrétisé depuis 2003, dans le cadre du programme de la relance économique, sur un total de 61 inscrits à l'intitulé de la wilaya d'Aïn Témouchent. Le programme quinquennal 2010-2014 portera sur le soutien en aval et en amont au secteur de la pêche, notamment pour ce qui est des chantiers de construction navale, de la pièce détachée, des ateliers de maintenance, des fabriques de glace et des unités de transformation. S'agissant de la rareté de la sardine, les marins pêcheurs de Beni Saf ont précisé que ce pélagique est très sensible au microclimat. «S'il ne trouve pas sa température idéale, il fuit vers d'autres endroits à la recherche de son milieu adéquat», a-t-on expliqué.