Difficulté n La profession de pêcheur dans la wilaya doit s'organiser en coopératives pour pouvoir s'approvisionner en pièces détachées. «Non disponibles sur le marché, ces pièces indispensables pour la réparation des embarcations en panne sont excessivement chères, d'où la nécessité, pour cette corporation, de s'organiser et d'effectuer les démarches nécessaires pour les acquérir», a déclaré le directeur de la Chambre de la pêche, Houcini Houcine. «Le seul représentant d'une entreprise étrangère, ouvert sur place, ne ramène que des moteurs complets, mais pas d'accessoires», a-t-il signalé, tout en soulignant que «la corporation n'a pas actuellement le gabarit voulu pour mener à terme des actions de jumelage avec des chambres étrangères pour contourner cette difficulté». «La Chambre de la pêche de Aïn Témouchent n'a pas de ressources pour mener à terme ce genre d'actions», a-t-il ajouté. Dans le cadre de la réorganisation de la chambre, des miniprojets d'ateliers de réparation d'embarcations seront proposés dans le cadre de l'Ansej, l'Angem ou de la PME/PMI. Pour faire face aux problèmes liés à l'indisponibilité de «clous galvanisés», la chambre a proposé la création d'une PME spécialisée dans ce genre d'activité. Le directeur de la pêche et des ressources halieutiques (DPRH), Taberkouket Djamel, a proposé, pour sa part, des actions de jumelage avec des Chambres de pêche étrangères pour l'acquisition de pièces détachées et la formation de l'encadrement humain. Ces actions de jumelage et de coopération sont contenues dans le décret exécutif 02/304 du 29 septembre 2002 fixant l'organisation et le fonctionnement des Chambres de pêche. L'article 31 de ce décret autorise les chambres, après avis du ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques, à établir des relations avec les organismes similaires pour importer ces pièces faisant défaut actuellement. Il a souligné que les chambres peuvent également adhérer à ces organismes et initier des actions de formation de la profession. Ces pièces détachées sont indisponibles sur le marché, d'où les pannes fréquentes et prolongées des embarcations. Cette situation a engendré de nombreuses immobilisations d'embarcations qui restent à quai au niveau des ports de pêche de Bouzedjar et de Beni Saf en raison de pannes diverses. De ce fait, les armateurs ne peuvent effectuer de sorties en mer, d'où la diminution de la production halieutique enregistrée, en 2009, soit 19 149 tonnes contre 21 364 tonnes en 2008. Les prix pratiqués actuellement pour la vente de poisson résultent, entre autres, de cette situation, sachant que les pélagiques bleus représentent 95% de la production de la wilaya de Aïn Témouchent. Par ailleurs, l'effectif marin a enregistré, en 2009, selon le DPRH, une baisse de 399 personnes : 148 patrons, 165 mécaniciens et 86 marins. L'effectif marin est descendu de 4 498 en 2008, à 4 099 en 2009. Cette diminution s'explique également par les changements d'activités, les départs à la retraite et les décès.