L'objectif de création de 3 millions d'emplois sur la période 2010-2014 est «extrêmement réaliste», déclare Saïd Anane, directeur général de l'emploi, au ministère de l'Emploi, du Travail et de la Sécurité sociale. Dans un entretien accordé à la Chaîne 3 de la Radio nationale dont il était l'invité de la rédaction, il estime que cet objectif sera même dépassé. Il admet que dans certains métiers, il y a un déficit de qualification, reflétant un déséquilibre entre l'offre et la demande, mais il y a un potentiel qui répond aux besoins. Ce déficit sera comblé par la formation. Dans le cadre du plan de promotion de l'emploi et de lutte contre le chômage, lancé, rappelle-t-il, en juin 2008, il y a, parmi les 7 axes de ce plan, un axe dédié à la formation. Il fait remarquer qu'en plus de l'emploi généré par l'investissement, il faut permettre aux sortants de l'Université et des centres de formation professionnelle d'améliorer leur employabilité. Le dispositif d'aide à l'insertion professionnelle, fait-il observer, est destiné aux primo-demandeurs d'emploi et aux sortants des centres de formation professionnelle, à qui il manque la qualification exigée par les employeurs. Il fait savoir que 350 milliards de dinars sont destinés, en financements directs, à l'appui à l'insertion professionnelle des diplômés, des sortants des centres de formation professionnelle et à l'emploi d'attente. C'est un budget record en comparaison des 150 milliards de dinars consommés durant la période 2005-2009. L'Agence nationale de l'emploi (ANEM) a été modernisée, souligne M. Anane. En 2000- 2002, elle gérait 25 000 placements, en 2008-2009, ces placements ont fait un bond à 160 000 et pour la période 2010-2014, espère-t-il, ça sera 200 000. A travers les offres déposées à l'ANEM, il est permis de situer les métiers très demandés, souligne M. Anane : bâtiment, habitat, transport, hydraulique, services, informatique. Il affirme que les statistiques que donnent son ministère sont fiables, elles émanent de deux sources : les agences d'emploi et les banques. Il fait savoir que moins de 20% des micro-entreprises créées dans le cadre des dispositifs d'aide éprouvent des difficultés à rembourser. Sur le travail au noir, M. Anane dit qu'il existe dans tous les pays du monde ajoutant que l'Algérie a un dispositif attractif pour que le secteur informel regagne le secteur formel. Cette forme de chômage déguisé en emploi est visible à travers le commerce informel qui envahit les rues et occupe les trottoirs, y compris au cœur de la capitale, où des jeunes - au vu et au su de tous, comme si, eux aussi, bénéficiaient d'un dispositif d'aide – ont choisi de gagner plus et vite en vendant, en dehors de la loi et échappant à la fiscalité, des DVD piratés. M. Anane rappelle que les dispositifs de soutien à l'emploi ont été revus et corrigés en 2008 pour les adapter, ce qui a donné le plan d'action pour la promotion de l'emploi et la lutte contre le chômage, adopté par le gouvernement en avril 2008 et mis en œuvre en juin 2008.