La rencontre entre la presse et le lieutenant colonel Kherroubi et son état-major de la Protection civile aura permis au moins de poser des questions de fond sur l'exercice difficile et ingrat de nos sapeurs-pompiers qui auront réussi au cours de l'année estivale précédente à empêcher toute noyade au niveau des plages autorisées à la baignade. Malheureusement, ce ne fut pas le cas pour les plages interdites à la baignade où quatre morts furent enregistrés. Cette année, on recense déjà 5 noyés dont trois au niveau d'un puits avant même que les éléments de la Protection civile ne s'installent et que la saison estivale soit officiellement lancée. Il y a eu quand même plus de 9 millions d'estivants la saison écoulée. La Coupe du monde et le ramadan qui intervient en plein mois d'août plaide pour une baisse des fréquentations des plages. Mais on s'attend à ce que les nuits ramadhanesques compensent le manque de fréquentations diurnes par une affluence record en nocturne. Et c'est là qu'il y a un risque puisque le règlement actuel ne prévoit la présence des surveillants de plage que de 9 à 19 h, même si une initiative locale compte élargir cet horaire de 8 à 20 h. Le problème de la surveillance des plages en nocturne reste entier d'autant plus que la visibilité est considérablement réduite. On ne peut donc que répercuter l'appel de la Protection civile à se conformer au strict respect des consignes de sécurité en commençant par éviter de se baigner au niveau des plages non autorisées. Toutefois, ce qui peut grandement contribuer à sensibiliser et les jeunes et les familles, c'est l'organisation des structures d'accueil. Et là on pense notamment au diktat des concessionnaires de plages qui sont loin d'être des professionnels. Alors, cette année, verra-t-on moins de mercantiles et plus de professionnels ? On l'espère. En tout cas, les pouvoirs publics promettent plus de conditions et des mesures consignées dans le cahier des charges. Par ailleurs, le problème de la pollution reste encore un mystère. Corso Plage a vécu une semaine d'alerte à la contamination sans qu'on sache jusqu'à présent les raisons des éruptions cutanées et des difficultés respiratoires éprouvées par des estivants ni comment un fût de produits toxiques a amerri dans les eaux de CAP Djenet. Pour cette année, y a-t-il un plan quelconque pour faire face à ce genre de situations qui ne relèvent plus de la diction puisqu'il y a déjà un précédent ? En tout été de cause, la Protection civile de Boumerdès s'est dotée de nouveaux moyens et d'un effectif en augmentation. Ce dernier passera de 190 au début à 300 dans les périodes dites de pic. De plus, des pneumatiques semi-rigides sont venus s'ajouter au grand gabarit. Le parc s'est enrichi de nouveaux véhicules. En fait, le matériel compte 8 unités opérationnelles alors que 4 autres secondaires sont en finalisation. Des projets sont également en cours pour deux autres unités, dont un centre de regroupement familial alors que la direction de la Protection civile est à la recherche d'un terrain pour abriter une unité principale pour la formation et l'intervention rapide, dont le coût est de 20 milliards de centimes. Au chapitre des accidents de la route, pour la période allant de janvier à mai, on a enregistré 285 cas ayant fait 16 morts et 295 blessés pour 3 604 interventions. Ces chiffres sont à relativiser en raison du manque de coordination dans la collecte de l'information entre les différents corps constitués sur ce chapitre car la Protection civile n'avance un bilan que sur la base de ses seules interventions. Quand on sait qu'extra muros, c'est la gendarmerie et parfois des citoyens qui portent secours à leurs semblables avec des évacuations à bord de véhicules privés, il y a lieu de prendre les chiffres pour ce qu'ils sont, c'est-à-dire relatifs. Enfin, la Protection civile de Boumerdès compte mettre sur pied durant cet été une caravane qui sillonnera les plages et les communes pour sensibiliser la population aux dangers de la baignade, des incendies, des accidents domestiques, etc. Une pièce théâtrale des hommes en rouge s'adressera surtout aux enfants et... aux analphabètes. Ils sont de plus en plus nombreux surtout dans les régions enclavées. On meurt également par noyade dans les oueds et... les puits.