«Des mesures particulières ont été assurées à la catégorie des personnes aux besoins spécifiques, notamment l'impression en braille des sujets d'examen, au profit, cette année, de 85% des candidats non voyants ». Ce sont là les propos tenus par M. Benbouzid au premier jour de l'examen du baccalauréat ; 64 candidats non voyants sont concernés par cette épreuve. L'impression en braille des sujets semble être un exploit au moment où les moyens pédagogiques font défaut tout au long de l'année. Il s'agit de manque flagrant de supports scolaires spécifiques pour les non-voyants : livres, cahiers et voire même l'outil incontournable, le poinçon rare sur le marché. Il est proposé au prix exorbitant de 3 600 DA. L'autre anomalie qui n'est pas sans conséquences sur la teneur de la feuille de réponse des candidats non voyants a trait au temps accordé à l'épreuve, il ne diffère pas de celui leurs camarades qui lisent les sujets et écrivent les réponses. Les non-voyants, font la lecture des sujets avec les doigts qui, selon les experts, est infiniment plus lente que la lecture avec les yeux. A cela vient s'ajouter le temps de l'écriture des réponses en braille avec le poinçon sur une feuille de brouillon qui, toujours selon les experts, prend plus de temps. Vient l'étape de la dictée par les candidats non voyants des réponses écrites en braille à l'enseignant mobilisé à cet effet, pour la transcription standard sur la feuille d'examen à remettre, à défaut d'introduire des enseignants non voyants dans l'opération de correction des examens du bac pour les copies écrites en braille. Peut-t-on évoquer la tenue, pour la première fois, de l'examen du bac en braille uniquement parce que la feuille d'examen est écrite en braille ? Il est évident que beaucoup reste à faire au vue des récits et des préoccupations exprimés par certains candidats non voyants que nous avons approchés.