Lors de la session extraordinaire de l'APW de Tipasa qui a rassemblé les élus de l'APW, les chefs de daïra, les directeurs de l'exécutif et le mouvement associatif, Mohamed Ouchen, wali de Tipasa, a exposé avec force détails les grandes lignes du programme quinquennal 2010-2014 affecté à la wilaya de Tipasa. Durant son discours, il a annoncé qu'une enveloppe financière de 215 milliards de dinars a été octroyée à la wilaya de Tipasa pour l'achèvement des projets en cours et l'entame de plusieurs nouveaux projets dans les différents secteurs d'activités afin de relancer l'investissement dans les domaines de l'habitat, l'agriculture, l'éducation nationale, la pêche, la jeunesse et les sports et l'hydraulique. Il y a lieu de noter que des efforts particuliers ont été déjà consentis, et ce depuis 2004 pour désenclaver l'ouest de la wilaya qui été confronté au manque flagrant d'infrastructures de base qui ont répondu aux attentes de la population dans le cadre de l'amélioration de leur cadre de vie. A ce propos, afin de démontrer les attentions admises par les pouvoirs publics en vue de moderniser les situations de vie des populations à travers les projets de développement local, le wali a fait une flash-back en prenant comme référence trois périodes charnières. Il a de ce fait expliqué que de 1985 à 1998, la wilaya de Tipasa a bénéficié de 17 milliards de dinars pour son programme d'investissement, une enveloppe qui est passée de 1999-2004 à 28,48 milliards de dinars au titre de Programme de soutien à la relance économique (PSRE) pour atteindre entre 2005-2009 un montant de 78,76 milliards de dinars dans le cadre du programme de consolidation de la croissance économique (PCCE). A ce titre, il a déclaré que «les capacités d'investissement de la wilaya ont quintuplé en l'espace de cette dernière décennie». En outre, il a cité quelques indicateurs caractéristiques de l'essor qu'a pris la wilaya dans les différents domaines. L'exemple le plus significatif est sans contexte celui de l'agriculture qui est, rappelons-le, la vocation première de la wilaya qui est passée d'une croissance négative à un taux qui varie bon an mal an entre 14 et 17%. Ce taux de croissance, renchérit-il, «a permis de tirer par le haut les autres secteurs». En ce qui concerne les programmes de logements, il a été signalé qu'au 31/12/2004, le programme en cours (PEC) a été évalué à 9 561 unités d'habitations, auquel il faut ajouter 9 500 unités toutes formules confondues accordées dans le cadre de plan quinquennal ainsi que 10 000 autres provenant des programmes complémentaires ou spéciaux (résorption de l'habitat précaire, rural, aide, groupé et autres promotionnels…). Le wali a, par ailleurs, déclaré que sur les 36 983 logements 16 758 ont déjà été réalisés tandis que les 12 542 restants sont en cours de livraison. L'exécution de ce parc logements a permis de réduire ostensiblement le TOL (taux d'occupation du logement) qui est passé de 6,75 % en 2004 à 5,32 % en 2009 et se situe donc en deçà du taux moyen national qui tourne autour de 6 %. L'autre secteur et qui n'est pas des moindres et qui a connu un développement considérable est celui de l'éducation, secteur stratégique par excellence où le taux d'occupation par classe est passé de 31 à 29 élèves dans le cycle primaire de 44 à 38 dans le moyen et de 36 à 29 dans le secondaire grâce à la réalisation de nouvelles infrastructures scolaires, tous paliers confondus. Le secteur de l'hydraulique a, quant à lui, connu une évolution positive avec un taux de raccordement en alimentation en eau potable qui est passé de 85 à 93% en particulier dans les centres ruraux et dans les zones urbaines avec la réalisation des stations de dessalement de Fouka avec une production journalière de 120 000 m3/j et Gouraya 100 000 m3/j les barrages de Kef Eddir en cours de réalisation et celui de Taourira à Messelmoun qui est en phase d'étude. La mise en service des stations de traitement et d'épuration des eaux usées (STEP) de Tipasa, Hadjout et celles inscrites de Bou-Ismaïl et Cherchell va, dans un proche avenir, régler définitivement le problème des rejets des eaux usées en mer si bien que la couverture est actuellement de 95% alors qu'elle était de 90% en 2004. En matière de désenclavement des zones rurales et montagneuses, plusieurs opérations intégrées ont permis le retour et la fixation de milliers de familles sur leurs terres. Le wali a fait état de l'ouverture de 416 km de pistes, la réalisation de 360 km de routes de montagnes dans les daïras de Damous, Gouraya, Cherchell et Sidi Amar. En matière d'électrification, le taux de pénétration, qui était de 91,70 % durant la période située entre 1984 à 1998, est passé à 97,20% en 2009 pour toucher 109 000 foyers et atteindra en 2014, 98,5%, soit 113 000 foyers. Il en est de même du raccordement des citoyens au gaz naturel. De 23% de taux de pénétration entre 1985 à 1998, il est pour l'heure de 44,80% et atteindra 70,40% en 2014. S'agissant du nouveau programme 2010-2014, tous les secteurs d'activité vont profiter de cette importante cagnotte. Cependant, la part du lion revient au secteur de l'habitat et de l'urbanisme qui a bénéficié d'une autorisation de programme de 85 milliards de dinars. Pour les projets en cours et la réalisation d'un programme neuf de 21 000 unités de logements à l'horizon 2014 qui se répartit entre 12 000 logements sociaux locatifs, 5 000 logements publics aidés (ex-LSP) et 4 000 logements ruraux. Ce secteur constitue donc l'une des premières inquiétudes des responsables locaux qui comptent satisfaire le maximum de demandes de logements des citoyens. La seconde enveloppe, plus importante, a été accordée à l'hydraulique. Le montant alloué est de 66,7 milliards de dinars qui sera consacré à la réalisation de 45 opérations d'approvisionnement en eau potable, à l'extension de certains réseaux d'AEP, à la réalisation de réservoirs d'eau, de forage et de retenue collinaire, 19 opérations en travaux d'assainissement ainsi que deux STEP à Bou-Ismail et Sahel. Pour ce qui est des travaux publics, ce dernier a bénéficié de 10 milliards de dinars pour l'entretien et la réhabilitation des routes nationales, chemins de wilaya, des voies d'évitement de Koléa et Hadjout et la voie express reliant Khemisti à la ville de Cherchell et la création de 5 nouvelles maisons cantonnières. Toutes ces voies de communication contribueront dans une large mesure à la fluidité du trafic routier qui est saturé surtout en période estivale avec un flux important des visiteurs. Autre nouveauté, «le pôle universitaire de la wilaya de Tipasa, qui sera opérationnel lors de la prochaine rentrée universitaire 2011-2012, a bénéficié d'une enveloppe financière de 9,4 milliards de dinars», a annoncé le wali. Le secteur de l'éducation national sera, quant à lui, doté de 8,5 milliards de dinars pour la réalisation d'un lycée, un CEM, 228 classes supplémentaires , 9 cantines scolaires,10 internats, 9 salles de sport, 29 terrains et 23 unités de dépistage scolaire. Le secteur de la formation professionnelle n'est pas en reste puisqu'il lui a été attribué à 2,6 milliards de dinars pour la réalisation d'un institut d'études professionnel (IEP) à Hadjout, de 3 INSFP à Bou-Ismail, Koléa et Tipasa. Concernant les autres secteurs stratégiques, à savoir la jeunesse et les sports, la culture et la santé, ils ont respectivement de 5 milliards de dinars, 3 milliards de dinars et 2,4 milliards de dinars. En dernier ressort, le wali a souligné que «les grands agrégats du programme quinquennal présentés donnent toute la mesure de l'impact des projets du développement local sur les conditions de vie des citoyens et nécessitent une mobilisation de tous pour la concrétisation sur le terrain de ce programme» qui fera l'objet, selon le chef de l'exécutif, d'une très large médiatisation auprès des citoyens qui sont au final les premiers concernes par tous ces projets.