Un Etat «est en droit de laisser entrer ou non quelqu'un», ont affirmé des sources en réaction au refus de Téhéran de laisser deux inspecteurs de l'AIEA entrer dans le pays, les accusant d'avoir fourni des «informations erronées» dans le dernier rapport de l'agence onusienne sur le dossier nucléaire iranien. Le responsable du nucléaire iranien, Ali Akbar, a rappelé, hier matin dans une déclaration, que son pays «avait donné la semaine dernière à l'AIEA le nom de deux inspecteurs qui n'ont plus le droit de venir en Iran, car ils ont divulgué le contenu du rapport de l'agence onusienne avant son annonce officielle et fourni de fausses infirmations». Des propos qui n'ont pas été sans impact sur l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), et certains de ses responsables ont vite fait de réagir en indiquant qu'un pays est en droit de refuser certains des inspecteurs de l'AIEA. Une réaction qui traduit le souci d'éviter toute crise entre Téhéran et l'AIEA sur fond des tensions marquant les relations entre les Occidentaux et l'Iran sur son dossier nucléaire. Par ailleurs, si Téhéran a eu à communiquer depuis une semaine son refus de voir les deux inspecteurs de l'AIEA fouler le sol iranien, il a usé d'un ton ferme, hier, en refusant la venue des deux inspecteurs. Leur identité n'ayant pas été révélée, les spéculations vont bon train. L'AIEA reste muette sur ce sujet, ce qui rappelle les interrogations à propos de certaines de ses missions avant 2003 en Irak, lequel était accusé par les Occidentaux de vouloir se doter d'armes chimiques et autres… «Selon la clause de sauvegarde du Traité de non-prolifération nucléaire, nous avons demandé à ce qu'ils ne viennent plus en Iran et que l'agence présente deux autres inspecteurs» a averti, hier, depuis Téhéran, Ali Akbar Salehi. Cela intervient dix jours après l'adoption par les membres permanents du Conseil de sécurité, à l'unanimité cette fois-ci, de la quatrième série de sanctions contre Téhéran. L'Iran, qui n'a pas cessé de rejeter les accusations des Occidentaux sur le caractère purement pacifique de ses activités d'enrichissement d'uranium, a maintenu sa collaboration avec l'AIEA. Cela semble être une nouvelle voie pour les Occidentaux au vu des propos tenus, hier, par le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Bernard Valero, déclarant que «le refus des deux inspecteurs va à l'encontre des demandes du Conseil de sécurité et du conseil des gouvernements de l'AIEA», ajoutant que «Paris attend de l'Iran qu'il coopère pleinement avec l'AIEA». Cette tension entre l'AIEA et l'Iran intervient aussi après l'accord signé entre le Brésil, la Turquie et l'Iran que les Occidentaux peinent à prendre en compte pour l'heure, et surtout que l'Iran persévère dans la poursuite de son programme d'enrichissement d'uranium à des fins pacifiques malgré les sanctions adoptés par l'UE et le Conseil de sécurité de l'ONU.