C'est désormais de la relance du sport équestre dont on parle le plus à Batna au même titre que le processus de professionnalisation des clubs de football, le MSPB, le CAB et l'AB Mérouana. Les observateurs batnéens de la scène sportive locale sont unanimes à le reconnaître : c'est bien grâce à l'appui concret du wali de Batna, Abdelkader Bouazgui, que le sport équestre est en passe de renaître. De 1979 à 1996, un club mixte (civil et militaire) avait existé grâce à un Batnéen Chérif Soltani, ancien d'el Haras El Djemhouri (garde Républicaine) qui a bénéficié à l'époque de ses relations rapprochées avec l'ex-ministre Aouchiche et feu Kasdi Merbah. Les effets de la crise économique puis les contraintes du terrorisme ont balayé l'existence de ce club équestre batnéen. Ce dernier avait pu figurer parmi les meilleurs clubs du sport équestre d'Algérie. Des jeunes cavaliers avaient fait parler d'eux : Benhamide Azzouz en saut d'obstacles, Benyahia Abdelmadjid et Guerfi Azzedine en endurance. C'est Benyahia Abdelmadjid, l'un des rescapés de ce club, qui a pris son courage à bout de bras pour investir le terrain en militant pour la bonne cause : faire renaître coûte que coûte le sport équestre batnéen. Depuis 1999, cet amoureux du cheval ne cesse de taper aux portes des autorités locales, trouvant à l'occasion l'oreille attentive du wali actuel, un autre amoureux du cheval. Ce véritable combat fut amorcé en 1999-2002 lorsque l'ex-wali et l'actuel secrétaire général du ministère de l'Intérieur Abdelkader Ouali avait fait preuve de réceptivité quant à l'objectif de recréer le club équestre. Trois années de démarche pour obtenir l'affectation du terrain du Moulin ou ex-ferme rouge de Bouilef, invertie jadis par les militaires de la fameuse main rouge. Un terrain mi-domanial et mi-communal. Bien que l'ex-wali eut introduit la démarche, il n'empêche que la procédure s'est révélée trop complexe. Dans la réalité, il n'y a pas d'avancée ou de concrétisation et le changement du wali provoqua un temps mort du genre : «wait and see». Mais chez Benyahia Abdelmadjid, le rêve était toujours de rigueur. Dans la foulée de l'enthousiasme, généré par les projets de développement en faveur de la jeunesse, l'actuel wali Abdelkader Bouazghi opta pour des décisions vigoureuses pour compléter la prise en charge totale de ce secteur de la jeunesse batnéenne. Quoi de plus important que d'affecter un terrain au club équestre de Batna dont l'association a toujours existé sur papiers. Instruit par le wali, le chef de la daïra d'Al Madher fit part à Benyahia Abdelmadjid de la décision de wilaya d'affecter au club, un terrain de 12 hectares pour abriter les activités du sport équestre. Le terrain fut même clôturé et la société Safa Aurès fut chargée d'y planter des arbustes et d'y aménager un bassin. Le directeur de la jeunesse et des sports en charge désormais du dossier confia les études techniques au cabinet d'architecture Hidjazi, qui a élaboré les plans d'aménagement propres à un complexe du sport équestre : un grand hôtel pour recevoir les équipes visiteuses, restaurant, 120 boxes pour chevaux, trois à quatre «carrières» ou espaces d'entraînement dont celles réservées aux compétitions officielles, un paddock, une petite «carrière» pour les poney, un bassin d'abreuvement et de relaxation pour chevaux, une infirmerie, les structures d'une école de formation en techniques du sport équestre, des tribunes dont celle des jurys officiels et des bureaux administratifs. Sur les plans, ce complexe du sport équestre passe pour être un joyau dont on se souviendra. Cent milliards, coût de réalisation Selon Benyahia Abdelmadjid, sur proposition du wali, le ministère de la Jeunesse et des sports a accordé à la wilaya de Batna une enveloppe financière de 100 milliards de centimes pour la réalisation de ce complexe équestre au titre du plan quinquennal 2011-2014. Le directeur de la jeunesse et des sports ayant promis l'élaboration d'un plan de travail dont la publication d'un appel d'offres, le choix d'un entrepreneur et le lancement effectif des travaux. Ainsi, le sport équestre redeviendra une réalité sportive et culturelle et le cheval du président Lyamine Zeroual y trouvera un jour, refuge dans un des boxes de ce club «Aurès Equitation Batna». Mais pas mal d'observateurs estiment que la DJS s'est installée dans un rythme de lenteur et d'attentisme. Pour Benyahia Abdelmadjid (BTS en économie pétrolière de Boumerdès), son parcours du combattant n'est pas prêt encore de s'achever, préférant contourner les embûches pour atteindre l'objectif tracé depuis belle lurette. Son amour pour le cheval lui a pris énormément de temps de sa vie, soit une douzaine d'années de combat et d'abnégation. C'est l'image du Batnéen qui s'implique dans le combat de la valorisation de sa ville natale et de sa région, les Aurès. Une espèce qui se raréfie de plus en plus à Batna au point où les médiocres ambitieux sont arrivées ces dernières années à s'adjuger les leviers de commande. La balle est dans le camp du DJS dont il est attendu une réaction rapide et positive. La balle est dans le camp du DJS Benyahia a milité en solitaire et avec ses moyens personnels pour doter Batna de ce complexe de sport équestre, et à ce titre, il mérite un sacré hommage. Lui qui ne cache pas sa satisfaction du précieux concours apporté par le wali Abdelkader Bouazghi auquel il tient à le lui faire connaître ouvertement. Mais la Balle est aujourd'hui dans le camp du DJS qui doit lancer sans tarder les travaux d'aménagement du complexe pour ne pas perdre inutilement du temps supplémentaire. Batna a bénéficié de nombreux projets pour la jeunesse : le pôle culturel et sportif de Kéchida est déjà opérationnel, Dzouguet près de Aïn Tin, entre Arris et Ichmoul verra bientôt le lancement des travaux du «Crans Montana» d'Algérie, un centre moderne de préparation de nos équipes nationales, Hamla s'apprête à abriter le projet d'une salle de patinage artistique, et les amateurs de ski souhaitent une reprise des travaux de réaménagement de l'ancienne station de ski du Mahmel dont les études avaient été confiées aux Allemands et que le terrorisme a fini par ajourner aux calendes grecques. Avec la panoplie de ces projets et réalisations, nul doute que le complexe du sport équestre sera un «plus» qualitatif pour contribuer une fois opérationnel, à l'épanouissement de la jeunesse locale.