Le réseau a tenu le choc. En effet, la retransmission sur le web des matches de la Coupe du Monde n'a pas provoqué le «black out» du Net. C'est ce que constate la compagnie américaine Arbor Networks, fournisseur de solutions de référence pour la sécurité, l'analyse et la visibilité des flux data des réseaux. L'analyse d'Arbor Networks est venue démentir les prédictions catastrophiques sur un brand bug d'Internet pendant la Coupe du Monde de football. Cependant, la compétition footballistique a effectivement engendré un trafic data atypique et un accroissement de 30% des paquets IP échangés entre différents nœuds, indique la firme sur son site web. Cette analyse s'est basée sur la mesure du «peering» (trafic échangé) entre les Fournisseurs d'accès à Internet (FAI) les plus connus. L'outil d'analyse utilisé dans cette opération n'est autre que le système ATLAS (Active Threat Level Analysis System ; système actif d'analyse des niveaux de menaces, en français) lequel constitue le premier réseau global au monde spécifiquement conçu pour l'analyse des menaces. Grâce à lui, les entreprises et les FAI ont enfin accès à une information exhaustive sur les menaces réseau. Pour la première fois, une telle information est disponible sous une forme contextualisée, à l'échelle mondiale comme à l'échelle locale. Ainsi, Arbor a fait savoir que son système a découvert entre le 11 juin, date de début des compétitions, et le 18 juin, le streaming de vidéos a enregistré des augmentations considérables chez 55 FAI européens et américains. La société précise que ce fut particulièrement le cas le 15 juin, au cours du match Brésil – Corée du Nord, et que les pics ont alors atteint jusqu'à 1 Tbit/s, soit plus du double du trafic normal, de 400 Gbit/s. Durant tous les jours de matchs, les pics provoqués par les vidéos correspondaient aux horaires de ceux-ci. Selon, Arbor, la croissance de l'activité streaming vidéo ne nuira nullement à Internet, puisqu'il ne représenterait en réalité qu'une petite partie du trafic. Il faudra alors révéler que la grande quantité des méta-données est stockée dans une mémoire cache locale par des FAI comme Akamai. Elle échappe donc aux analyses interdomaines effectuées par le système Atlas. «Jusqu'à aujourd'hui, Internet a survécu, mais à l'avenir, on peut s'attendre à un intérêt encore plus fort des consommateurs, et par conséquent des volumes de trafic encore plus importants», indique la firme sur son site web. De plus, les FAI ont lutté pour gérer les surcharges de courte durée. Par exemple, Twitter a eu des «tweetstorms», atteignant près de 3 000 messages par seconde, pendant et après chaque match. Akamai et le groupe de télévision britannique BBC rapportent avoir dû gérer 800 000 connections vidéos uniques, suggérant qu'il s'agira peut-être du premier événement sportif mondial à avoir autant été regardé en ligne que sur un téléviseur, pour les pays fortement dotés du haut débit. Le challenge des services vidéos sur Internet est donc clair pour la Coupe du Monde-2014 : il faut s'attendre à ce que la demande connaisse une croissance exponentielle, et ajuster les infrastructures en conséquence. Il est indiqué, qu'en collaboration avec les FAI, Arbor a développé le plus vaste réseau de détection distribué en «darknet» au monde. Arbor dispose, en effet, d'une vue imprenable sur plus de 80% du trafic data mondial via ce réseau, l'équipe ASERT (Arbor Security Engineering & Response Team) dispose du champ de vision le plus large sur le trafic dangereux qui parcourt les nœuds d'Internet. Depuis ce point de surveillance, Arbor peut fournir à ses clients l'information décisionnelle qui permettra de neutraliser les menaces.