Des buts, de la fatigue, de la maladresse aussi et un rien de désinvolture côté allemand, la «finale des perdants» a été fidèle à sa réputation. Par moments, l'Allemagne, privée de Podolski, Klose et Lahm, a retrouvé ce football attrayant qui lui a permis de surclasser l'Angleterre et l'Argentine. Par moments aussi, l'Uruguay et son buteur Diego Forlan ont montré pourquoi la Celeste avait atteint le dernier carré pour la première fois depuis 1970. C'est l'Allemagne qui s'est montrée dangereuse la première sur un corner d'Ozil repris de la tête par Friedrich qui trouve la transversale (10). Muller récupère le ballon, mais, surpris, rate sa reprise. L'attaquant du Bayern Munich sera beaucoup mieux inspiré à la 19e minute en suivant la frappe de 35 m de Bastian Schweinsteiger repoussée tant bien que mal par Fernando Muslera. Muller prend de vitesse la défense sud-américaine et inscrit à 20 ans son cinquième but en six matches de Coupe du Monde. La Nationalmannschaft manque de peu de doubler la mise (26) mais Sami Khedira rate de peu le cadre. Deux minutes plus tard, les Allemands paieront cher pour ce manque de précision et surtout pour un ballon perdu de leur meilleur joueur et capitaine d'un soir, Schweinsteiger, au niveau de la ligne médiane. Diego Perez alerte aussitôt Luis Suarez qui décale Edison Cavani dont la reprise ne laisse aucune chance à Jorg Butt. Malgré la pluie battante, la Celeste domine la fin de la première période, mais Suarez, conspué par les spectateurs sud-africains qui n'ont visiblement pas oublié sa main en fin du quart de finale contre le Ghana (1-1, 4 t.a.b à 2), croise trop son tir (42). De retour des vestiaires, l'Uruguay repart pied au plancher : Butt sauve son camp deux fois, devant Cavani puis Suarez (48). Mais trois minutes plus tard, il ne peut rien face au génie de Forlan : servi par Arevalo, l'attaquant de l'Atletico Madrid marque d'une reprise de demi-volée en déséquilibre son cinquième but, sans doute l'un des plus beaux du tournoi. L'Allemagne répond aussitôt (56, 2-2) par Marcell Jansen qui reprend de la tête un centre de Boateng. La rencontre s'enflamme : Ozil tarde à tirer et manque le coup de grâce (59), puis Butt s'interpose devant Suarez (61) et surtout Forlan (65). C'est finalement Khedira, très critiqué après sa prestation contre l'Espagne, qui offre la victoire à son équipe, de la tête et en profitant d'une nouvelle bourde de la défense adverse. Quatre ans après sa 3e place du Mondial-2006, deux ans après sa finale de l'Euro-2008, l'Allemagne remonte sur le podium d'un grand rendez-vous, mais cette jeune équipe a, dans l'optique de l'Euro-2012 et du Mondial-2014, marqué les esprits. Low souhaite réfléchir avant de décider s'il reste Le sélectionneur allemand Joachim Low a assuré, hier, qu'il ne savait pas s'il allait rester à son poste après le Mondial-2010, réclamant «deux à trois jours de calme et de réflexion» pour voir s'il avait encore «la force pour aider cette équipe à progresser». «Je sais que c'est difficile à croire, mais j'ai fait complètement abstraction de ce sujet durant ce tournoi», a déclaré Low lors d'une conférence de presse au lendemain de la victoire. En poste depuis 2006, Low, 50 ans, arrive en fin de contrat et la Fédération allemande aimerait qu'il prolonge de deux ans, jusqu'à l'Euro-2012 en Pologne et Ukraine. «Comme je me connais, j'ai besoin de quelques jours pour moi. Je ne veux pas prendre de décision sous le coup de l'émotion d'un tournoi. Il y a des questions que je dois me poser, en particulier pour voir si j'ai l'énergie et la force pour aider cette équipe à progresser encore», a-t-il expliqué. R. S. A voir n Eurosport : Tour de France à 13h15