«La répression barbare et les violations des droits de l'homme que les forces marocaines viennent de perpétrer contre des citoyens sans armes et des militants dans les territoires occupés du Sahara Occidental est un acte grave, non seulement contraire à la légalité internationale, mais aussi du fait que ce territoire relève de la responsabilité directe des Nations unies en attendant l'organisation d'un référendum libre, équitable et juste pour l'autodétermination et la décolonisation de la dernière colonie en Afrique». Telle a été la teneur de la lettre adressée par le secrétaire général du Front Polisario et président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Mohamed Abdelaziz, au secrétaire général de l'ONU. Garante du respect de la légalité internationale, l'ONU est appelée à assurer et assumer sa responsabilité engagée depuis le début des années soixante pour parachever la décolonisation du Sahara Occidental. Et c'est en l'absence d'application de ce droit international par le biais du référendum d'autodétermination que les Sahraouis des territoires sous occupation marocaine subissent les affres de la politique coloniale de Rabat. Pour le président Sahraoui, cette politique s'illustre au quotidien devant «ces graves dépassements commis sous une occupation militaire illégale et le pillage systématique des richesse naturelles». Des faits que nul n'ignore au vu des rapports établis par bon nombre d'organisations internationales œuvrant pour le respect des droits de l'homme. A ce propos, la commission des droits de l'homme de l'ONU dépêchée en 2006 dans les territoires sahraouis occupés a souligné dans son rapport «que la tenue du référendum d'autodétermination est l'ultime solution pour la non-atteinte des droits de l'homme dans les territoire occupés». Une des recommandations que rejette Paris, allié de Rabat et membre permanent au Conseil de sécurité de l'Onu qui a été pour beaucoup dans la non-publication du rapport. Les évènements survenus lundi à El-Ayoune, marqués par la répression musclée des forces de sécurité de l'occupant marocain, ont été qualifiés dans la lettre du président sahraoui de «violence brutale» et «de vague de répression barbare». Il attire l'attention de M. Ban Ki-moon en indiquant que «les forces d'occupation marocaines détiennent toujours des citoyens sahraouis dont des militants des droits de l'homme arrivés dans la nuit de dimanche à l'aéroport» de la capitale sahraouie, El-Ayoune. Pour rappel, la répression s'est abattue sur les Sahraouis rassemblés pacifiquement pour l'accueil de la septième délégation sahraouie sahraouie de retour d'une visite dans les camps des réfugiés sahraouis. Dans la missive adressée à Ban Ki-moon, le secrétaire général du Front polisario écrit que «les autorités d'occupation marocaines ont empêché avec une violence brutale un groupe sahraoui de rejoindre la cérémonie d'accueil et plusieurs blessés ont été déplorés». Il a été notamment question d'attirer l'attention du garant de légalité internationale sur «le fait que l'aéroport d'El-Ayoune occupée soit encerclé par les autorités marocaines empêchant les militants sahraouis des droits de l'homme dont Mohamed Miara et Bani Sebbar d'y pénétrer imposant un contrôle rigoureux» à la délégation sahraouie précitée à l'instar de «Hassan Eddah, Othmane Intakha et Abdallah Lakhfaouni», lit-on. Déplorant cette vague marocaine de répression «contre des civils sahraouis innocents et des activistes des droits de l'homme dont deux espagnols en dépit du caractère pacifique de la cérémonie d'accueil», le président sahraoui conclut sa lettre par un appel pertinent au SG des Nations unies, en le pressant de «prendre toutes les mesures urgentes à même d'assurer la protection des droits de l'homme au Sahara Occidental occupé à travers la mise en place d'un mécanisme onusien efficace à même de mener le gouvernement marocain à se plier à la légalité internationale et à cesser ses violations graves des droits de l'homme» contre les Sahraouis des territoires occupés.