Les acteurs Théologie et jurisprudence Le poète, mystique, réformateur et résistant somalien Muhammad Ibn Abdullah Hasan Al-Mahdî (m. 1920) de la tarîqa Çâlihiya (Fraternité de Çâlih), s'autoproclame Mahdi en 1899. Avec ses derviches, il a réussi à tenir tête à l'occupation étrangère britannique et italienne jusqu'en 1920, date à laquelle il fut vaincu par une action combinée aérienne, terrestre et maritime britannique. Les anglais lui ont donné le sobriquet de «The Mad Mullah (Le Mollah Fou)». Le théologien et réformateur égyptien Rashid Rida (m. 1935). Il fut le disciple éminent de Muhammad Abduh (m. 1905). Le réformateur Shaykh Abd Al-Hamid Ibn Badis (m. 1940) d'Algérie, qui en 1931 a fondé l'association des Oulémas (dirigeants religieux) algériens, dans l'optique de réforme religieuses. L'écrivain et prêcheur égyptien Hassan Al-Banna (m. 1949), fondateur du parti politico-religieux Ikhwân al-Muslimîn (Les frères musulmans). Le noyau principal du parti fut formé à Ismaïliya, puis sa création officielle eut lieu au Caire en 1929. Ses écrits les plus importants sont Al-Aqâ'id (Les Croyances), «Entre hier et aujourd'hui» et sa profession de foi «Vers la lumière». L'écrivain, théologien, homme d'Etat et dirigeant politique indien, Mawlana Abul Kalam Azad (m. 1958), auteur de Tafseer-e-Quran (commentaire du Coran) et d'autres ouvrage politico-littérarires. Le théologien et dirigeant Mawlana Abul Ala Mawdudi (m. 1979) du Pakistan, dont les écrits ont influencé l'élite et les masses dans tout le monde musulman. Son travail monumental reste l'exégèse du Coran en six tomes, Tafhîm al-Qur'ân. Il est le fondateur du Jama'at Islâmi, parti politico-social et religieux. L'écrivain, journaliste et homme d'Etat autrichien, Léopold Weiss, connu sous son nom musulman de Muhammad Asad (m. 1992). Il a représenté le Pakistan aux Nations unies. Il est l'auteur d'une traduction du Coran en anglais et de sa célèbre autobiographie le Chemin de La Mecque. Le théologien et écrivain prolifique Muhammad Hamidullah (m. 2002) formé à l'Osmania université de Deccan. Ecrivain polyglotte, il rédigea différents livres et traités de théologie islamique, de sociologie et d'histoire, en urdu, en arabe, en anglais, en français et en allemand ! (Il connaissait vingt-deux langues en tout et en maîtrisait parfaitement cinq !). Ses travaux les plus connus sont sa traduction annotée du Coran en français – la première traduction du Coran en français faite par un musulman -, la Vie du Prophète (QSSSL) de l'Islam en deux tomes, l'Etat islamique et Introduction à l'Islam. Il est auteur de plus de 250 ouvrages et articles ; ses œuvres, diffusés mondialement dans une vingtaine de langues, sont dénombrées à plus de 2 500 ! Science et technologie Hakim Hafiz Muhammad Ajmal Khan (m. 1927), de la Maison de Sharif (Khandané Sharifi). Médecine, homme politique réputé, poète et philanthrope, on lui donna le titre de Masîh-ul-Mulk (Le Messie du pays) en raison de ses dons extraordinaires et légendaires de cures médicales. Il a fondé la Madrasa Tibbiya College (Université médicale) de Delhi pour la promotion de l'enseignement supérieur et pour la recherche médicale. Le mathématicien, écrivain et politicien pakistanais Inayatullah Khan, connu sous le nom d'Allama Mashriqi (m. 1963). Son œuvre renommé Tazkirah est un commentaire du Coran. Il avait fondé le mouvement Khaksar, en 1931, pour l'indépendance du sous-continent indien. Le médecin, botaniste et poète Hakim Muhammad Jamil Khan de Khandané Sharifi, né à Delhi et décédé à Lahore en 1970. Son livre Al-Mufarda (Remèdes simples) et son traité sur la tuberculose sont bien connus dans le sous-continent indo-pakistanais. Le scientifique pakistanais Salimuz Zaman Siddiqi (m. 1994), réputé pour ses travaux en biochimie et en chimie des produits naturels. Il a découvert et synthétisé l'alcaloïde auquel il a donné le nom d'Ajmaline, en l'honneur de son mentor Hakim Ajmal Khan. Le savant pakistanais de grande renommée Abdou Salam (m. 1996) qui a conduit d'importants travaux en physique sur l'unification des différentes forces, travaux pour lesquels il a reçu le prix Nobel de physique en 1979. Les scientifiques musulmans, Abdul Qadir Khan au Pakistan et Abdul Kalam en Inde sont à l'origine de la bombe atomique en Asie. Le scientifique égyptien Ahmad Zewail, lauréat du prix Nobel de chimie en 1999, pour ses études sur les états de transition d'une réaction chimique en utilisant la «femtosecond spectroscopie». Lettres culture Le philosophe et poète Allama Muhammad Iqbal (m. 1938) dont les écrits ont dynamisé l'esprit de réforme, particulièrement dans la communauté musulmane indienne. Il a exhorté les musulmans au réveil en enseignant le développement de la personnalité pour atteindre un succès véritable. Il est considéré comme le poète national du Pakistan. L'écrivain polyvalent et poète de langue urdûe Shibli Nomani, (m. 1914) dont les diverses biographies et les travaux en histoire et philosophie sont bien connus. Parmi mes plus fameux ouvrages, on trouve Shiré Ajam (Anthologie des poètes Persans) et Safar Nameh Miçr wa Rûm wa Shâm (Chroniques de voyage). Cependant son chef-d'œuvre reste le monumental Sîrat an-Nabî (biographie du Prophète (QSSSL) de l'Islam) dont la dernière partie fut achevée après sa mort, par son disciple Syed Sulayman Nadawi (m. 1953), lui-même grand érudit en théologien célèbre. Les écrivains de langue urdûe : Nazir Ahmad (m. 1912) Mirza Ruswa (m. 1913), Farhatullah Beg (m. 1948), Saadat Hasan Manto (m. 1955) et Maulvi Abdul Haq (m. 1961), connu sous le nom de Baba-é-Urd (Père de l'Urdu). Les poètes de langue urdûe : Altaf Husayn Hali (m. 1914), Akbar Allahabadi (m. 1921), Mawlana Hasrat Mohani (m. 1951), Jigar Muradabadi (m ; 1960), Josh Malihabadi (m. 1982) et Faiz Ahmad Faiz (m. 1984). Hasrat Mohani a activement participé au mouvement des musulmans de l'inde pour la création du Pakistan. Les poètes et écrivains turcs Khalid Ziya Ushaklïgil (m. 1945), Ahmed Hikmet (m. 1927), Mehemt Emin Yurdakul (m. 1944), Abdulhaq Hamid Tarhan (m. 1937), Mehmet Akif (m.1936), Ahmet Hashim (m. 1933), Yahya Kemal (m. 1958), Faruk Nafiz Chamlïbel (m. 1973), Oran Sayf Orhon (m. 1972), Yusuf Ziya Ortach (m. 1967), Nazim Hikmet (m. 1963) et Halit Fahri Ozansoy (m. 1971). Le poète iranien Bahar (m. 1951). Les poètes et écrivains kurdes Evdalah Sulayman connu sous son pseudonyme de Goran ; Haji Tevfik de pseudonyme Pirmerd (Le Vieillard) (m. 1950) ; Wazir Nadir (m. 1947) ; Nuredin Usif ; Mustefa Ehmed et Sheikmuse Hesen. L'écrivain Muhammad Kurd Ali (m. 1953) qui a fondé l'Académie arabe de Damas. Les écrivains égyptiens Husayn Haykal (m. 1956), Taha Husayn et Naguib Mahfouz. Ce dernier a reçu le prix Nobel de littérature en 1988. Divers Fondation de la Jâmi'a ‘Uthmâniya (Université Osmania) en 1917 à Hyderabad, dans le Deccan, par le Nizâm (Souverain) d'Hyderabad. XXIe siècle 2001. Après les attaques du 11 septembre aux Etats-Unis, les Américains partent en guerre, avec une coalition internationale, contre le gouvernement des Talibans en Afghanistan. 2003. Sous le prétexte fallacieux que l'Irak aurait été en possession d'armes de destructions massives, et en dépit du droit et des protestations internationales, une coalition à dominante anglo-américaine attaque le pays, l'envahit et l'occupe. Epilogue L'Occident fait croire aux musulmans que leur religion est un obstacle au progrès. Le mot progrès prend des sens différents selon les peuples. Cependant, même dans le sens moderne et largement accepté du terme, il n'a jamais été entravé par l'Islam. Au contraire, l'Islam s'est montré être un catalyseur sans égal. Le VIIe siècle a vu la naissance de la civilisation islamique, qui est devenue en un siècle la première puissance militaire et économique du monde. Au début du IXe siècle, les musulmans ont établi des centres de connaissances, dans lesquels tout d'abord l'héritage scientifique et culturel du monde a été traduit en arabe à partir du grec, du sanscrit et du perse. Ces centres ont ensuite été utilisés comme des tremplins vers le progrès et l'avancement scientifiques et technologiques. Les musulmans y ont tracé de nouveaux chemins et ont atteint des sommets jusque-là inconnus. Ce fut la raisons primordiale de la suprématie de la civilisation islamique pendant presque un millénaire. (A suivre)