L'Algérie qui compte augmenter la part des ENR «entend recourir de manière déterminée au développement de nouvelles technologies permettant d'assurer la compétitivité des sources d''énergies disponibles», a déclaré le ministre lors d'une table ronde ministérielle, animée dans le cadre des travaux du 21e Congrès mondial de l'énergie. M. Yousfi s'exprimait sur la position de l'Algérie face aux quatre problématiques, débattues au cours de cette conférence en l'occurrence l'accès à l'énergie, sa disponibilité, la protection de l'environnement et les politiques et réglementations en la matière. Les détails de cette réflexion ont été repris dans un document qui a été diffusé à cet effet en marge de cette conférence. S'agissant de l'accès à l'énergie, le ministre a expliqué qu'elle figure au cœur des préoccupations publiques car garant de la promotion socioéconomique. «Cette politique résolue en faveur du développement durable s'est traduite par des programmes successifs d'électrification et de distribution du gaz», a-t-il signalé. Cet effort, a poursuivi le ministre, a permis à l'Algérie d'augmenter sa production d'hydrocarbures, de reconstituer sa base de réserves et partant de consolider sa place en tant que fournisseur historique d'énergie. Résumant les atouts de l'Algérie en matière d'investissements, le conférencier a cité aux panélistes et aux délégués présents à cette table ronde que l'Algérie possède un énorme potentiel pour de nouvelles découvertes, constitué de 1,6 million km2 de bassins sédimentaires largement sous-explorés et d'une surface d'exploration offshore de 100 000 km2. L'Algérie dispose aussi d'autres ressources telles que l'uranium et un énorme potentiel pour le développement de centrales solaires au Sahara qui bénéficient d'un ensoleillement de 3 500 heures/an sur de vastes territoires. En outre, Sonatrach compte investir près de 50 milliards de dollars pour la période 2010-2014 dans l'amont pétrolier et gazier, a-t-il ajouté. Dans ce cadre, le ministre a encore souligné que l'Algérie dispose de réserves importantes de gaz et continuera à jouer un rôle fondamental dans la satisfaction des besoins des consommateurs, notamment européens à travers des contrats à long terme. Toutefois, a fait observer le ministre, l'environnement institutionnel en matière d'énergie de l'Union européenne a connu de profonds bouleversements depuis l'adoption de la première directive en 1998. «Face à une politique de libéralisation imposée aux pays fournisseurs et à la volonté de remettre en cause un modèle qui a permis le formidable essor de la consommation européenne de gaz, ont peut raisonnablement s'interroger sur la pertinence de la démarche et ses conséquences sur les conditions d'un approvisionnement sûr et stable de l'Europe», s'est- il interrogé. Sur le thème de la protection de l'environnement, le ministre a signalé aux panélistes que la production d'électricité en Algérie repose quasi exclusivement sur le gaz, énergie fossile la plus propre. M. Yousfi a expliqué sur ce point l'avancée de l'Algérie dans les domaines de réduction d'émissions de gaz à effet de serre et des gaz torchés et l'amélioration de l'efficacité énergétique. Concernant la réglementation et les politiques entreprises en matière d'énergie, M. Yousfi a résumé que l'ensemble des mesures et des programmes que l'Algérie met en œuvre illustrent clairement sa détermination à s'inscrire progressivement dans l'échéancier de la transition énergétique. Le ministre a soutenu par ailleurs que les enjeux liés à ces quatre problématiques sont inséparables et interpellent sur l'urgence de la satisfaction des besoins fondamentaux de plus de deux milliards d'êtres humains privés d'accès à l'énergie. Il a recommandé a ce propos de s'orienter vers une panoplie de solutions spécifiques à chaque région, avec des périodes de transitions adaptées où les sources d'énergies fossiles coexisteront avec les sources renouvelables.