L'Algérie veut résolument diversifier ses sources d'énergie pour la production d'électricité, a déclaré, jeudi à Montréal, le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, en soulignant que la contribution des énergies renouvelables (ENR) est au cœur de cette démarche. L'Algérie qui compte augmenter la part des ENR "entend recourir de manière déterminée au développement de nouvelles technologies permettant d'assurer la compétitivité des sources d'énergies disponibles", a déclaré le ministre lors d'une table-ronde ministérielle, animée dans le cadre des travaux du 21e congrès mondial de l'énergie. M. Yousfi s'exprimait sur la position de l'Algérie face aux quatre problématiques, débattues au cours de cette conférence en l'occurrence l'accès à l'énergie, sa disponibilité, la protection de l'environnement et les politiques et réglementations en la matière. Les détails de cette réflexion ont été repris dans un document qui a été diffusé à cet effet en marge de cette conférence. S'agissant de l'accès à l'énergie, le ministre a expliqué qu'elle figure au cœur des préoccupations publiques car garant de la promotion socioéconomique. "Cette politique résolue en faveur du développement durable s'est traduite par des programmes successifs d'électrification et de distribution du gaz", a-t-il signalé. Cet effort, a poursuivi le ministre, a permis à l'Algérie d'augmenter sa production d'hydrocarbures, de reconstituer sa base de réserves et partant de consolider sa place en tant que fournisseur historique d'énergie. Résumant les atouts de l'Algérie en matière d'investissements, le conférencier a cité aux panélistes et aux délégués présents à cette table ronde que l'Algérie possède un énorme potentiel pour de nouvelles découvertes, constitué de 1,6 million km2 de bassins sédimentaires largement sous-explorés et d'une surface d'exploration offshore de 100.000 km2. L'Algérie dispose aussi d'autres ressources telles que l'uranium et un énorme potentiel pour le développement de centrales solaires au Sahara qui bénéficient d'un ensoleillement de 3.500 heures/an sur de vastes territoires. En outre Sonatrach compte investir prés de 50 milliards de dollars pour la période 2010-2014 dans l'amont pétrolier et gazier, a-t-il ajouté. Dans ce cadre le ministre a encore souligné que l'Algérie dispose de réserves importantes de gaz et continuera à jouer un rôle fondamental dans la satisfaction des besoins des consommateurs, notamment européens à travers des contrats à long terme. Toutefois, a fait observer le ministre, l'environnement institutionnel en matière d'énergie de l'union européenne a connu de profonds bouleversements depuis l'adoption de la première directive en 1998. "Face à une politique de libéralisation imposée aux pays fournisseurs et à la volonté de remettre en cause un modèle qui a permis le formidable essor de la consommation européenne de gaz, ont peut raisonnablement s'interroger sur la pertinence de la démarche et ses conséquences sur les conditions d'un approvisionnement sur et stable de l'Europe", s'est- il interrogé. Sur le thème de la protection de l'environnement, le ministre a signalé aux panélistes que la production d'électricité en Algérie repose quasi exclusivement sur le gaz, énergie fossile la plus propre. M. Yousfi a expliqué sur ce point l'avancée de l'Algérie dans les domaines de réduction d'émissions de gaz à effet de serre et des gaz torchés et l'amélioration de l'efficacité énergétique. Notons par ailleurs, que , président du Earth Policy Institute des Etats-Unis a souligné que l'Algérie dispose d'un potentiel solaire important en mesure d'alimenter l'économie mondiale. Le potentiel de l'énergie durable est immense, l'Algérie dispose de suffisamment d'énergie solaire pour alimenter l'économie mondiale", a souligné ce pionnier du concept de développement durable. "Le Texas, principal producteur de pétrole au cours du dernier siècle aux Etats-Unis, est maintenant le plus important générateur d'énergie éolienne, alors que la Chine dispose de suffisamment de potentialités d'énergie éolienne pour multiplier sa consommation actuelle d'énergie par 18", a ajouté M. Brown, dont l'organisation se consacre à la recherche interdisciplinaire. Le conférencier s'exprimait lors d'une présentation qui a précédé une table-ronde intitulée "des solutions énergétiques durables pour l'humanité et la planète". M. Brown a évoqué le projet de production d'énergie solaire Desertec le qualifiant d'ambitieux dans la mesure où il va contribuer à la réduction des émissions de CO2. "Nous avons les moyens de nos ambitions" pour faire aboutir ce genre de projet, a insisté M. Brown en faisant comparaison avec la mobilisation des pays durant la deuxième guerre mondiale. "Le programme Desertec vise l'exploitation de l'énergie solaire en Afrique du nord et l'intégration de ce potentiel dans le réseau électrique nord africain et européen et comprend aussi des parcs éoliens européens", a-t-il expliqué devant un parterre de délégués du Congrès mondial de l'énergie. M. Brown a expliqué dans ce sens que les opposants aux projets d'électricité solaire qui estiment que les coûts de production de cette énergie sont élevés doivent aussi dévoiler au grand public les retombées néfastes de l'utilisation du charbon.