Ce projet «ambitieux», conçu dans le sillage des grands travaux structurants en rapport avec le plan de modernisation de la métropole de l'Est, constituera «un défi», en ce sens que toutes les précautions nécessaires seront prises afin d'épargner le potentiel agricole et la vocation rurale de la région d'Aïn Abid, a indiqué Bachir Kafi. Il a précisé que les terres intégrées, dans cette perspective, au périmètre urbain, sont localisées sur les piémonts ou sur certains terrains parmi les moins fertiles. La daïra d'Aïn Abid a enregistré, au terme de la campagne agricole 2009-2011, le chiffre record de 1,4 million de quintaux de céréales, avec un rendement moyen de 22 q à l'hectare (moyenne nationale : 12 quintaux) et des pics de 80 q/ha dans certaines exploitations. Le projet de nouvelle ville de Aïn Abid sera assorti de tous les équipements nécessaires pour faire émerger des unités socio-urbaines viables, notamment du point de vue des besoins quotidiens et de l'accessibilité, en tenant compte des expériences précédentes, a-t-on souligné par ailleurs. Dans ce contexte, les études sont achevées pour la réalisation de la voie double El Khroub-Aïn Abid, en prévision des futures projections urbaines, de même il est prévu, également, la réhabilitation de l'ancienne voie ferrée qui facilitera la liaison avec Constantine et ses banlieues. La petite localité d'Aïn Abïd, bien que située à moins de 40 km de Constantine, est demeurée jusqu'à une période récente à l'écart des bouleversements urbains qui ont affecté le chef-lieu de wilaya. Elle constitue de ce fait le site idéal pour la nouvelle extension de la grande métropole de l'Est, estiment les responsables locaux. La commune d'Aïn Abid n'a accueilli pour le moment que 150 familles, transférées du bidonville du quartier d'Aouinet el Foul, situé sur le contrebas Nord de la ville de Constantine. Des centaines d'autres familles occupant des habitations précaires des environs du chef-lieu de wilaya rejoindront incessamment les nouvelles cités qui seront réalisées dans cette région, a également affirmé M. Kafi qui a fait état dans ce cadre du lancement d'une première tranche de réalisation «d'au moins 1 500 logements sociaux locatifs (LSL)». Afin d'éviter que la future ville d'Aïn Abid ne devienne une «autre cité dortoir», les autorités locales ont «mis le paquet» pour rendre cette commune attractive, à même d'offrir au visiteur des paysages agréables, en implantant d'ores et déjà, des équipements de commodité et de confort urbains, notamment trois marchés de proximité financés sur le budget de l'APC, en plus de travaux d'amélioration urbaine d'un coût de 190 millions de dinars. Longtemps considérée comme une localité rurale, connue principalement pour sa vocation céréalière, Aïn Abid, sans perdre le moins du monde de son «aura», tend à devenir une zone résidentielle qui s'adapte aux aspirations modernes et aux projections futuristes du Grand-Constantine. C'est ainsi que cette modeste bourgade, connue par le passé pour son blé (elle abritera dans un futur proche, l'un des plus grands silos à grains du pays) et sa participation héroïque à l'insurrection du 20 août 1955, est en train de gagner en dynamisme. La daïra d'Aïn Abid, qui aura prochainement son deuxième lycée, bénéficiera dans le cadre des prochains programmes de deux autres établissements du cycle secondaire, dans le but «d'anticiper les besoins en matière de places pédagogiques, compte tenu de l'extension urbaine attendue», a encore expliqué M. Kafi.