Mais comme le peuple américain ne souffre pas d'amnésie, il se souvient parfaitement que c'était une guerre lancée sur un mensonge. La population américaine a entendu dire que l'invasion de l'Irak était nécessaire parce que le gouvernement de Saddam Hussein avait développé des «armes de destruction massive» et qu'il se préparait à les remettre à Al-Qaïda qui lancerait des «nuages en forme de champignon» sur des villes américaines. Il n'y avait ni «armes de destruction massive» ni liens entre le régime irakien et Al-Qaïda. C'était des inventions d'un gouvernement qui était déterminé à mener une guerre d'agression afin de défendre les intérêts capitalistes américains. A écouter le successeur de Bush, on pourrait difficilement imaginer que plus d'un million d'Irakiens ont perdu la vie suite à cette guerre ; que quelque 4 millions d'Irakiens ont été chassés de leur maison par la violence, ils ont été soit forcés de s'exiler soit déplacés vers l'intérieur de leur pays ravagé par la guerre. Toutes les institutions et les composantes essentielles de l'infrastructure sociale ont été ravagées par l'invasion américaine, qui a déchaîné ce qu'on pourrait décrire plus précisément comme étant un «sociocide». La dévastation engendrée par le militarisme américain a fabriqué une nation anéantie de veuves, de sans-abris, de chômeurs et de blessés. Alors qu'on a pu arrivé à réduire temporairement la résistance armée à l'occupation américaine en saignant le peuple irakien à blanc, ce qui reste est une société et un système politique non viable, dominé par des divisions sectaires et supervisé par une présence américaine continue. Parmi les parties les plus dégueulasses du discours d'Obama se trouve son hommage sans fondement à son prédécesseur, George W. Bush. Alors qu'il reconnaît qu'ils n'ont pas été «d'accord sur la guerre» - un désaccord qu'il n'avait aucune intention d'expliquer - Obama a insisté que «personne ne pouvait douter du soutien du président Bush pour nos troupes, ou son amour pour le pays et son dévouement à notre sécurité». Il a continué en disant que cela prouve qu'«il y a des patriotes qui soutiennent la guerre et des patriotes qui s'y opposent. Et nous sommes tous unis dans l'appréciation de nos hommes et de nos femmes militaires». Bush a lancé une guerre qui était illégale au regard de la loi internationale. Lui et d'autres chefs de file de son gouvernement - Dick Cheney, Donald Rumsfeld, Condoleezza Rice - ont entraîné le peuple américain vers la voie du crime de guerre, le même acte pour lequel les nazis furent jugés et reconnus coupables à Nuremberg : la planification et le lancement d'une guerre d'agression. Quelles images révoltantes d'Abou Graïb ! Mais l'administration Obama est intervenue pour empêcher le dévoilement des preuves d'autres actes criminels encore plus inimaginables. Enfin, le bouquet final se termine par cette reconnaissance que la guerre en Irak avait contribué à amener le pays au bord de la faillite. Le faux pas qu'il ne fallait pas faire à défaut de quoi on risque de se ridiculiser. (Suite et fin)