? Le Premier Ministre britannique David Cameron a défendu, mercredi 6 octobre, une austérité draconienne mais «juste», après une vive polémique sur l'abolition des allocations familiales universelles, au dernier jour du congrès du parti conservateur à Birmingham. «Réduire les dépenses va être difficile. Des programmes vont être coupés. Des emplois vont être perdus. Mais souvenons-nous, beaucoup d'entreprises ont dû faire des économies équivalentes ou plus importantes ces dernières années», a déclaré le leader âgé de 43 ans, au cours de son premier congrès conservateur depuis son installation au pouvoir, en mai dernier. Avec des accents à la Winston Churchill, qui avait regretté en mai 1940 de n'avoir «rien d'autre à offrir que du sang, des larmes et de la sueur», M. Cameron a martelé qu'il n'y avait pas d'autre option «responsable» que celle de l'austérité. «Cette année, nous allons dépenser 43 milliards de livres (49 milliards d'euros) pour le seul paiement des intérêts de la dette», a-t-il rappelé. Egal à 10,1% du PIB, le déficit public britannique est l'un des plus élevés au monde. Retarder l'inévitable ne ferait alors qu'aggraver les problèmes, a estimé le leader tory, soulignant que le Fonds monétaire international, le G20 «et même l'UE soutiennent ce que nous faisons». En réponse aux craintes d'une nouvelle récession, évoquées au sein même de son gouvernement, le Premier Ministre a «promis» la croissance au bout de l'austérité. «Dans quelques années, tout le monde sera récompensé», a-t-il dit. Lancé le 22 juin dernier, le programme d'austérité sera détaillé dans deux semaines seulement et les dernières tractations se multiplient entre le Trésor et les ministères, à qui sont demandées des réductions de 25% en moyenne sur quatre ans. Mais, aussi «importantes» soient-elles, les coupes seront «justes», a promis le Premier Ministre, tentant ainsi de désamorcer la polémique sur la première mesure importante annoncée dans le cadre de la cure : l'abolition des allocations familiales pour les foyers les plus riches, révélée lundi. La presse, de droite comme de gauche, dénonce une décision qui défavorisera les mères célibataires de la classe moyenne, électorat privilégié des tories. Face aux critiques, le chef de file conservateur a assuré ne pas «couper pour couper», mais qu'il entendait également réformer, évoquant la refonte complète de l'Etat-providence déjà annoncée et qui entend mettre fin à une culture de «la dépendance».