Deux cents étudiants de la deuxième année «sciences techniques» de l'université de Mascara ont observé une protestation jeudi dernier au sein de cette institution pour dénoncer les iniquités dont ces derniers se disent «victimes» dans la question du calcul de l'unité d'enseignement qui consiste à ce que le crédit obtenu permet la poursuite des études en spécialité. Les étudiants de la deuxième année des sciences techniques rencontrés le jour même de cette protestation sont terrifiés par la pertinente épreuve qui exige que l'étudiant inscrit en licence ne peut y demeurer plus de cinq (05) années au maximum, même dans le cas d'une réorientation. Dans ce contexte bien précis, l'article 32, chapitre II, section I se rapportant aux modalités d'évaluation et de progression où le passage de la deuxième(2e) à la troisième(3e)année de licence est de droit «si l'étudiant a acquis les quatre premiers semestres du cursus de formation», a été analysé entre les lignes par la majorité des étudiants contestataires. Pour être explicite, les valeurs totales affectées aux unités d'enseignements composant un semestre sont fixées à 30 crédits pour chaque étudiant. Cependant, le passage de la deuxième à la troisième année de licence «peut être»» accordé à tout étudiant ayant entériné au minimum 90 crédits et «acquis» les unités d'enseignement fondamentales requises à la poursuite des études en spécialité. Ce qui implique que l'unité d'enseignement est définitivement acquise pour tout étudiant ayant acquis toutes les matières qui la composent, «si et seulement si» la note obtenue dans cette matière est égale ou supérieure à 10/20 durant les quatre semestres du parcours de formation. Les étudiants, non admis à passer en troisième, c'est-à-dire qui n'ont pas pu faire valider le fameux quitus des 120 crédits au cours du parcours pour prétendre à une place au soleil, ont été figés dans ce qu'ils appellent : le «système de quota», que le directoire veut imposer à ces deux cents étudiants. L'engagement dûment émargé par les étudiants de ce rang, a été la goutte qui a fait déborder le vase, en arguant leur «renvoi de l'université». Pour rappel, sur les 350 étudiants inscrits en deuxième année sciences techniques, 150 ont été admis pour le passage à la troisième année, quant aux 200 autres non admis, une confusion totale règne sur leur avenir, à en croire le porte-parole des contestataires. «La plupart des étudiants déboutés ont validé des crédits qui se situent entre 118 et au minimum 90 obtenus durant cette deuxième année, et étrangement, ils se sont vu exclure, et ce, en violation de l'article 32 relatif à la modalité d'évaluation et de progression communes aux études conduisant aux diplômes de licence et de master», s'insurge le chef de file des contestataires. Les responsables de l'université rencontrés, qui n'ont pas apprécié la présence de la presse au cours de cette demi-journée de protestation au sein de l'université, diront en ces termes que : «L'action entamée par les étudiants de la deuxième année des sciences techniques, s'apparente à un vaudeville, ce qui signifie son caractère illégal et condamnable. De fait, il semble bien que l'utilisation quelque peu abusive de la tournure prise par cette action des étudiants est une forme de pression du style «de gré ou de force» !», dira le vice-recteur. Notre interlocuteur, en l'occurrence deuxième responsable de l'université, essuiera d'un revers de la main les informations faisant état du renvoi des étudiants qui n'ont pas progresser en deuxième ou en troisième année : «Aucunement, ni dans le système du LMD ni dans le classique, des universitaires ont été écartés des études. C'est du n'importe quoi, comme je peux vous assurer que celui qui se sent lésé peut saisir les responsables du directoire et un recours peut être déposé par l'étudiant. La force n'a jamais solutionné les faux problèmes.» Le recteur de l'université, Khaldi Abdelkader, avant de donner sa version sur la question de la protestation des étudiants de la deuxième année, a vu le bureau du vice-recteur se transformer en une véritable tribune d'accusation contre une «certaine presse.» Cette dernière paraît-il, ne fait pas son travail convenablement dans le traitement des conflits, allusion faite sûrement à l'affaire CNES-rectorat,qui a fait couler beaucoup d'encre. «La protestation dans sa genèse est condamnable, blâmable dans le fond et la forme car elle ne répond pas aux attentes de modalité d'évaluation et de progression dans les cycles d'études conduisant aux diplômes de licence et de master. Vérité des notes, vérité des résultats, tout est lié : de la même façon que les universités en Algérie, qu'on veut performantes, doivent obéir à des règles très strictes. Soyons sérieux, ce n'est pas une guerre cette affaire qu'on veut nous imposer de force. Ce recours est inadmissible !», développe le recteur de l'université, Khaldi Abdelkader.