La place de la femme et son image dans la littérature ont été au centre d'une table-ronde organisée dimanche après-midi dans le cadre du 15e Salon international du livre d'Alger (SILA). «Ce qui me frappe dans la littérature africaine, c'est que la plupart des hommes qui ont parlé de la femme célèbrent la mère», a indiqué dans son intervention l'écrivain et essayiste Boniface Mongo-Mboussa du Congo-Brazzaville, citant notamment plusieurs auteurs africains dont Mango Betti et Ampaté Ba. «La femme a été et est toujours présente dans la littérature africaine. Ce ne sont pas seulement les femmes écrivaines qui en parlent. La femme a souvent été mise en scène par les hommes», a-t-il ajouté. «Dans mon dernier roman, intitulée Madame l Afrique, j'évoque, à la fois, l'Afrique et la femme africaine», a confié, de son côté, l'écrivain et poète camerounais Eugène Ebodé. «La mère est souvent à la source de la création littéraire», a affirmé l'auteur camerounais qui a également mis en valeur le rôle et la place de la femme dans la société traditionnelle africaine. L'universitaire Denise Brahimi a mis en valeur la place «importante» tenue par la femme dans la société d'antan au Maghreb, citant des témoignages rapportées par des chroniqueurs étrangers au début des années 1900. «A travers ces témoignages, on s'aperçoit que c'étaient des femmes battantes qui étaient dotées d'une formidable énergie», a souligné Denise Brahimi qui a aussi relaté le parcours de Marguerite Taos Amrouche, écrivaine et interprète de poèmes berbères, ainsi que la vie de sa mère Fatma Aït Mansour, auteur du livre, Histoire de ma vie. «Ces femmes constituent le maillon de la chaîne de transmission. Elles rejoignent la tradition ancestrale dans ce qu'elle a de moderne», a-t-elle dit.