«Une approche de la littérature maghrébine d'expression française» est le thème d'une table ronde organisée dans la soirée de samedi dernier, sur l'esplanade de Riad El Feth, dans le cadre du 1er Festival culturel international de la littérature et du livre de jeunesse. La rencontre, qui fait partie des conférences thématisées sous le titre «Passeurs de savoir», a vu la présence de plusieurs hommes de lettres, algériens et étrangers. La conférence se veut l'occasion de parler de la place de la littérature maghrébine d'expression française. Lors de cette table ronde, quelques communications seront abordées par les spécialistes en la matière. Prenant la parole, l'universitaire marocain Abderrahmane Tenkoul s'est lancé dans l'historique de la littérature maghrébine d'expression française : «La littérature maghrébine a eu une grande force pour sortir de l'emprise de la langue française. Elle s'est affirmée durant la période coloniale, car elle témoignait de la réalité de la société du pays. Cette littérature était beaucoup plus à la recherche de son identité que de sa légitimité et c'est pour cela qu'elle a duré.» Il citera quelques noms d'écrivains où l'ont peut voir «l'inscription de la rupture même de l'identité». Le conférencier a parlé aussi de la controverse que cette littérature a suscitée : «Elle a réussi malgré toutes les controverses à s'installer dans le paysage littéraire.» Il a également évoqué la sortie de la littérature maghrébine «hors cadre identitaire» et le «métissage dans les textes maghrébins». Le conférencier a abordé aussi la volonté de sortir du texte vers les systèmes de signes : «On assiste à une littérature qui évolue vers l'universel», conclut l'orateur. Quant à l'écrivain, romancier, nouvelliste, Anouar Benmalek, il entamera son intervention par «j'essaie d'être un ouvrier des mots, un écrivain, je n'ai pas de problèmes d'identité. Mon seul souci, c'est quand je propose un livre à mes lecteurs. Une fois la première page lue, ils passent à la deuxième». Il a aussi affirmé qu'aimer lire Boudjedra n'a rien à voir avec son identité algérienne : «Je trouve que ses œuvres sont extraordinaires. J'aime également lire Nadjib Mahfoud, non parce qu'il est égyptien.» Le «Faulkner méditerranéen», comme on le nomme, a indiqué qu'il aurait aimé écrire dans les langues arabe et amazighe, mais le sort a fait que «la langue que je maîtrise le plus est le français», a-t-il conclu. De son côté, Mme Ferchouli, se penchera sur la place de la littérature algérienne. Son intervention sera suivie d'un débat entre les spécialistes.