Les éléments de la Protection civile ont même été contraints d'utiliser des équipements de plongée sous-marine et des embarcations pneumatiques pour sauver de la noyade d'autres personnes. A l'image d'un père de famille qui s'est trouvé pris au piège de son habitation emportée par les eaux tumultueuses d'un oued en crue à Ouled Driss. Les dégâts importants causés par ces intempéries sont importants. Pour faire face à la situation, une commission de crise présidée par le wali d'El Tarf a été mise en place. Les services de la Protection civile de cette wilaya frontalière avec la Tunisie ont tout de même réussi à faire éviter le pire aux populations des différentes communes et localités. A El Kala, Bouteldja, Dréan, Bouhadjar, Zitouna, Matrouha, Ouled Driss, Boulatan et Lac des Oiseaux notamment, des dizaines de familles ont dû abandonner leurs habitations individuelles menacées par des eaux en furie des différents oueds et cours d'eau. Elles se sont refugiées chez des proches. Jamais de mémoire d'habitants de la ville côtière et touristique de El Kala, on n'a vécu une tempête aussi forte que celle enregistrée ces derniers vendredi et samedi. Beaucoup de ces habitants dont le logis dans le voisinage direct de la mer ont assimilé les vents qui soufflaient à 80 km/heure à une tornade. Tellement violents que des voitures ont été transportées d'un coin à un autre comme des fétus de paille. «Les vents violents tournoyaient comme si c'était une tornade. D'ailleurs, je doute que cela n'en soit pas une au vu des dégâts causés aux voitures, câbles électriques et téléphoniques, panneaux de signalisation… Tout a été emporté en quelques minutes. Ce dernier vendredi nous avons véritablement cru au tsunami à El Kala», a affirmé un citoyen de retour de El Kala où il avait séjourné durant les intempéries. Plusieurs heures de pluie torrentielle ont transformé les communes de Bouteldja, Bou Latan, Lac des Oiseaux, Dréan, El Kala, Aïn Assel et celle du chef-lieu de la wilaya Tarf en zones sinistrées. Elles ont été inondées par une eau boueuse en provenance des oueds et des collines avoisinantes. Les dégâts causés aux nombreuses habitations, aux commerces, établissements scolaires et publics, locaux commerciaux sont importants. Munis de groupe moto-pompes et autres équipements et tuyauteries, les éléments de la Protection civile ont eu fort à faire durant des heures pour apporter aide et assistance aux familles et personnes sinistrées. Dans ces communes situées, pour la plupart, au piémont de différentes collines, les travailleurs et écoliers ont dû sortir leurs bottes dimanche. D'autres ont dû se déchausser pour pouvoir rejoindre leur lieu de travail ou d'études. Dans la commune chef-lieu de wilaya et celle de El Kala, la situation a été aggravée par un très mauvais écoulement des eaux de pluie. L'absence de toute opération de nettoyage et de curage des oueds et ruisseaux qui cernent les communes en question en serait la cause selon plusieurs citoyens. Pour d'autres, l'incivisme en milieu urbain est pour beaucoup dans l'obstruction permanente par les ordures ménagères des avaloirs et des conduites des eaux usées et de pluie. Le charriage des détritus, remblais et autres matériaux de construction déposés en amont par les constructeurs est une autre cause avancée pour expliquer les inondations enregistrées. Selon le chargé de la cellule de communication, les éléments de la Protection civile ont été plusieurs fois sollicités pour éviter des drames. Plusieurs embarcations de pêche, pourtant à quai et bien amarrées, n'ont pas été épargnées par les vents violents. Ces fortes pluies et vents violents sont à l'origine de plusieurs accidents ayant entraîné des blessures diverses à 7 automobilistes à El Kala. La circulation routière a été aussi perturbée ces dernières quarante-huit heure entre les communes de Tarf, Bouteldja et Aïn Assel où les chutes de pluie se poursuivent toujours.