L'Oréal s'est félicité, lundi, de la fin des déboires familiaux entre l'héritière du groupe, Liliane Bettencourt, et sa fille, Françoise Meyers. Dans un message envoyé aux salariés, le directeur général, Jean-Paul Agon, a exprimé sa joie face à ce «dénouement heureux et très positif, d'autant plus que la famille s'est exprimée de manière forte et unie sur son attachement à l'entreprise». Car, L'Oréal est au cœur de la réconciliation entre Liliane Bettencourt et sa fille. Elle organise la passation de pouvoir entre l'héritière du groupe et ses petits-enfants. L'accord entre les deux femmes prévoit que Jean-Pierre Meyers, époux de Françoise, devienne le directeur général de la holding Téthys qui gère les actions de la famille. Les deux enfants du couple sont, de leur côté, nommés au conseil de surveillance de la holding. Une décision qui devrait apaiser les craintes sur l'avenir du groupe dans l'Hexagone. «Cette arrivée des deux petits-fils de Liliane Bettencourt chez Téthys est très importante. C'est probablement le signe d'un engagement familial de conserver L'Oréal, de ne pas le vendre à Nestlé», souligne un analyste qui a souhaité garder l'anonymat. Depuis le début de l'affaire familiale, les spéculations vont bon train sur un éventuel rachat de L'Oréal par le groupe suisse. Ce dernier est ainsi le deuxième actionnaire du géant des cosmétiques, avec 28 % des parts, contre 31 % pour Liliane Bettencourt. L'Oréal va-t-il franchir la frontière franco-suisse ? L'Oréal et Nestlé sont liés par un pacte d'actionnaires qui court jusqu'en 2014. Si la famille décidait de vendre ses parts, elle devrait le faire en priorité à Nestlé, et vice versa. Le suisse s'est aussi engagé au statu quo du vivant de l'héritière et pendant une durée de six mois après sa disparition.