Après une longue accalmie, le Hamas a décidé de réactiver le front de Ghaza car il craint que la population de la bande terre coincée entre Israël et l'Egypte, à l'instar de celle de Cisjordanie, se complaise dans une situation de ni-guerre ni-paix qui démobilise les militants islamistes. Le mouvement islamiste a donc décidé de rompre le cessez-le feu tacite, en vigueur depuis la fin de l'opération militaitre israélienne Plomb durci de 2009. Les tirs aveugles de fusées Qassam ont donc repris contre les villes israéliennes. L'armée vient même de révéler qu'une roquette anti-char sophistiquée de fabrication russe de type Kornet a été tirée contre un blindé israélien prouvant que des missiles de nouvelle génération ont été livrés par l'Iran à travers les tunnels reliant la bande de Ghaza à l'Egypte. Nos informations, confirmées par les fuites de WikiLeaks, montrent que l'Iran envoit des armes à Ghaza via le Soudan. Depuis le 19 décembre, 3 roquettes et 18 obus de mortier ont été tirés vers le sud d'Israël. Le chef d'état-major israélien a estimé que «la situation dans la bande de Ghaza est volatile. Rien ne nous permet de garantir qu'elle ne va pas de nouveau se dégrader». Jusqu'où ? Représailles Certes, des actions de représailles visant les tunnels de contrebande ont été entreprises par l'aviation qui a aussi lancé des raids contre une base d'entrainement de la branche armée du Hamas, les brigades Azzedine El-Qassam, en faisant au moins cinq morts parmi les combattants. Mais il semble qu'Israël ait choisi, dans un premier temps, la voie diplomatique puisqu'il veut impliquer, sans conviction, l'Onu afin de montrer sur le plan international qu'il n'est pour rien dans l'escalade de la violence. Cette stratégie a été directement mise en place et orchestrée par Khaled Mechaâl, leader du Hamas à Damas, qui veut démontrer qu'il contrôle totalement le mouvement intégriste de Ghaza ainsi que ses toutes ses branches affiliées. A l'occasion du 23e anniversaire de la fondation du Hamas, il a réitéré le 13 décembre l'objectif palestinien de recouvrer toutes les terres entre le Jourdain et la mer Méditerranée impliquant la destruction d'Israël. Le Hamas a célébré à Ghaza cet anniversaire par une manifestation qui se voulait imposante mais les témoins locaux ont confirmé que les militants étaient peu nombreux au rendez-vous. Le Hamas commence à pâtir d'une érosion de son image de marque auprès d'une population de Ghaza marquée par les excès de ses forces de sécurité. Le Hamas et ses associés du Djihad islamique et des cellules d'Al-Qaïda ont délibérément organisé des attaques contre Israël après avoir reçu des instructions précises du leader en exil à Damas. Khaled Mechaâl tenait à attirer l'attention de son parrain iranien qui, en raison de ses problèmes intérieurs, rechigne à financer le Hamas. Jusqu'où le Hamas est prêt à aller pour prouver son utilité à Mahmoud Ahmadinejad. Les Israéliens s'inquiètent en tout cas à la fois de la précision des nouveaux matériels militaires récemment acquis par le Hamas et surtout de l'audace des militants islamiques qui s'attaquent à présent directement à des cibles militaires, comme le démontre les tirs de mortier du 20 décembre.