A cet effet, les familles algéroises se préparent activement à cette célébration par certains rites et traditions culinaires, à savoir la préparation de certains plats succulents : un bon couscous préparé avec le sacrifice d'un coq bien garni aux épices ou bien un bon bouillon léger aux légumes secs accompagnés de bonnes galettes de semoule ou crêpes kabyles (tighrifin) pour bien l'accueillir. D'autres, à la fin de dîner, auront droit à une bourse contenant les treize fruits secs et autres friandises servant à ce rituel. Dans tous les foyers algériens, les familles font le plaisir de préparer elles-mêmes des plats typiquement traditionnels, à savoir un bon couscous préparé avec une onctueuse sauce à base de 7 légumes secs, (pois chiches, lentilles, pois cassés, fèves, haricots blancs… ). Certaines familles préfèrent préparer un bon plat de rechta, trida ou langues d'oiseaux, sans oublier, bien sûr, la fameuse chakhchoukha, spécialité de l'Est algérien, nous affirment certaines ménagères, rencontrées à Alger. Elles ajoutent : «En plus du couscous, beaucoup préparent des crêpes ,baghrir, rfiss, tighrifin et d'autres plats traditionnels comme le bouillon aux légumes secs.» Une de nos interlocutrices nous dira à ce propos qu'elle préfère préparer un bon plat de couscous préparé avec la sacrifice d'un coq, à condition que ce dernier reste chez elle deux jours avant l'évènement, et le jour même, il sera égorgée. «Le sang doit couler le jour de Yannayer. Si on n'égorge pas un coq, un malheur peut nous arrivé », a-t-elle ajouté. En revanche, pour certains, le premier Yannayer suivant la naissance d'un garçon est d'une grande importance, généralement, et le père effectue la première coupe de cheveux au nouveau-né et marque l'événement par l'achat d'une tête de bœuf. Ce rite augure de l'enfant le futur responsable du village. Traditionnellement, le dîner de Yennayer est suivi par des rites. Dans la soirée, les familles algéroises ont recours aussi, pour le dessert, aux fruits secs (noix, noisettes, arachides, amandes, figues, dattes sèches, châtaignes, glands… ). Ces derniers seront déversés sur la tête du plus jeune de la famille, nous raconte Khalti El Djouhar, native de la Casbah. Et d'ajouter : «On ramène le plus jeune de la famille et on déverse sur sa tête le contenu d'un panier rempli des treize fruits secs, un symbole de prospérité et de richesse pour l'enfant.» Yannayer est aussi l'occasion pour certaines familles algériennes pour faire les soins de leurs maisons pour bien célébrer cette tradition. «C'est une habitude qui fait partie de nos traditions, car à la veille de Yannayer, je nettoie et je repeint l'intérieur de la maison. Je change tout pour bien accueillir cet événement», conclue Khalti El-Djouhar.