Elle a pour mission enquêter au niveau de la pharmacie centrale sur ce que le ministre a lui-même qualifié de «consommation excessive d'anesthésiants». Il y a quelques jours, nous avons souligné que des «malades étaient en danger de mort dans les sept unités hospitalières du CHU d'Annaba», faute d'anesthésiants. Destinataires d'une correspondance signée par leur directeur général les informant d'une pénurie chronique d'anesthésiants, plusieurs chefs de services ont réagi. A l'image de celui de l'ORL contraint et forcé d'ajourner plusieurs programmes d'interventions chirurgicales sur des maladies véritablement en danger de mort. Dans mal informé par le DG de cet établissement qu'il a lui-même installé quatre mois auparavant, Djamel Ould Abbas a catégoriquement démenti l'information via la télévision. Allant jusqu'à affirmer que tout est en ordre à Annaba, il a tenu à annoncer que la pénurie en question est une vue de l'esprit des journalistes. Mais voilà que 48 heures plus tard, il change totalement de cap. Le nouveau stock de quelque 17 000 doses d'anesthésiants qu'il a transmis au CHU d'Annaba auraient été toutes consommées avec en sus, une autre demande d'approvisionnement de ce type de médicaments. Convoqué au siège de son ministère à Alger pour expliquer cette situation, le nouveau DG du CHU d'Annaba qui, en allusion aux trois titres de presse à l'origine de la révélation de cette affaire, a parlé de «mauvaise foi évidente des auteurs». Il paraissait avoir oublié la correspondance n° 840/PP/2010 du 14 décembre 2010 qu'il a cosignée avec sa pharmacienne en chef et adressée à tous les chefs de services médicaux des 7 unités hospitalières. Dans cette correspondance, ce DG précisait : «Le CHU Annaba connaît d'énormes problèmes en matière d'approvisionnement en médicaments d'anesthésie. En raison des livraisons insuffisantes voire nulles que les services de la PCH donnent à nos commandes, le taux de satisfaction du dernier trimestre n'a pas dépassé les 2%.»