Le nombre des victimes de l'agression israélienne contre les habitants de la bande de Ghaza a dépassé mardi 971 martyrs, dont 277 enfants et 92 femmes, alors que les blessés sont estimés à plus de 4.418 personnes. Un véritable carnage que les forces d'occupation israéliennes effectuent avec une extrême sauvagerie, selon le président de la Croix-Rouge internationale (CICR), Jakob Kellenberger, en visite mardi aux blessés palestiniens à l'hôpital de Ghaza. Il a, devant les journalistes, et après avoir reçu les explications des médecins opérant à cet hôpital quant à l'utilisation par l'armée israélienne de bombes au phosphore, déclaré qu'il allait informer l'opinion internationale de ce qui est en train de se passer dans la bande de Ghaza. Hier mardi, les bombardements israéliens n'ont pas cessé contre la population palestinienne, alors qu'un ballet diplomatique est organisé pour trouver un difficile consensus qui ouvrirait la voie à un cessez-le-feu immédiat. Plus de 30 Palestiniens ont été tués mardi dans la bande de Ghaza, alors que deux raids aériens dans l'après-midi ont coûté la vie à trois enfants qui jouaient dans la rue à Jabaliya (nord). Leurs corps ont été déchiquetés, selon des témoins. «C'est le 18e jour de l'agression israélienne contre notre peuple et cette agression devient plus féroce chaque jour et le nombre de victimes augmente. Israël persiste dans cette agression pour anéantir notre peuple là-bas», a déclaré le président de l'Autorité palestinienne, M. Abbas, à Ramallah en Cisjordanie. «Ce peuple tient bon. Il continuera de se défendre et ne capitulera pas», a-t-il ajouté à l'ouverture d'une réunion du Comité exécutif de l'OLP, la centrale palestinienne qu'il préside. Les bombardements israéliens ont en fait redoublé d'intensité, au moment où les Européens pressaient le Hamas, via les négociateurs égyptiens, à accepter l'initiative de cessez-le-feu proposé par le président Hosni Moubarak. Le numéro deux du bureau politique du Hamas en exil à Damas, Moussa Abou Marzouk, a affirmé mardi qu'il y avait «une chance» que son mouvement accepte le plan égyptien pour un cessez-le-feu à Ghaza si des modifications y étaient apportées. «Il y a une chance d'accepter l'initiative égyptienne» si des «remarques substantielles» du Hamas sont prises en compte, a-t-il déclaré. «Si l'initiative est acceptée, ce sera en conformité avec les bases définies par le mouvement depuis le début, à savoir le retrait israélien, le cessez-le-feu et l'ouverture des points de passage», a-t-il ajouté. Une délégation du mouvement Hamas, au pouvoir à Gaza depuis les élections de juin 2007, se trouvait au Caire mardi pour de nouveaux entretiens qualifiés de «cruciaux» avec le patron des services de renseignements égyptiens, Omar Souleimane. L'Egypte, qui a lancé un plan pour un cessez-le-feu en trois points, espère que le Hamas s'engagera au plus vite sur son initiative et qu'un cessez-le-feu pourra être annoncé avant la fin de la semaine. Sur le plan diplomatique, une intense activité est observée dans la région pour tenter de trouver un cessez-le-feu qui paraît bien difficile, Israël et ses alliés occidentaux voulant acculer les Palestiniens à «hisser le drapeau blanc». Plusieurs personnalités se sont rendues ces derniers jours au Caire, notamment le ministre espagnol des Affaires étrangères, M. Miguel Angel Moratinos, une délégation de la Troïka européenne, le ministre allemand des AE, l'émissaire du Quartette pour le Proche-Orient, Tony Blair, et l'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour la paix, Terje Larsen. Le cadre général d'un accord de cessez-le-feu dans la bande de Ghaza a été déterminé et les efforts en cours visent à régler les détails de cet accord, avait déclaré lundi Tony Blair. Par ailleurs, l'Egypte, qui veut monopoliser le dialogue international pour l'arrêt de l'agression israélienne contre la bande, a refusé de se joindre ni de participer au sommet extraordinaire qui va se tenir vendredi prochain à Doha, au Qatar, pour examiner les contours d'une position arabe commune en vue de soutenir la résistance palestinienne et faire cessez l'agression sioniste. L'Egypte, selon un porte-parole de son ministère des Affaires étrangères, n'est pas favorable à cette initiative, estimant que le sommet économique de lundi prochain à Koweït est suffisant pour aborder la question de l'agression contre les Palestiniens de Ghaza. Une position qui en dit long sur la véritable position de l'Egypte dans l'actuel conflit armé imposé à une population palestinienne désarmée. L'Algérie a annoncé son intention de participer à ce sommet. L'Arabie Saoudite a pour sa part considéré «inappropriée» la tenue d'un sommet arabe extraordinaire. «Nous ne considérons pas approprié de tenir un nouveau sommet», a déclaré Ahmad al-Qattan, représentant permanent de l'Arabie Saoudite au siège de la Ligue arabe au Caire, en soulignant la tenue le 19 janvier d'un sommet économique au Koweït. Mardi, beaucoup d'observateurs s'interrogeaient sur le silence des pays occidentaux devant l'utilisation par Israël d'armes interdites contre des populations civiles, d'autant que les délégués des organisations des Nations unies présents dans l'enfer de Ghaza ont déjà dénoncé l'utilisation contre la population palestinienne d'armes chimiques interdites. Au 18e jour de l'agression sauvage d'Israël contre les Palestiniens de Ghaza, les pays arabes se sont montrés encore incapables d'unir leurs positions, alors qu'Israël a toujours le soutien des pays occidentaux.