En visite hier à Ghaza, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a déclaré que « les personnes responsables des bombardements israéliens, ayant touché le 15 du mois en cours des bâtiments de l'ONU, devront rendre des comptes devant des instances judiciaires ». Il a précisé, à cet effet, qu'il doit y avoir « une enquête approfondie, une explication complète pour s'assurer que cela ne se reproduira plus jamais ». M. Ban Ki-moon a qualifié les bombardements ayant touché des bâtiments onusiens d'attaques scandaleuses et totalement inacceptables. La visite qu'entreprend le SG de l'Organisation des Nations unies est la première du genre à Ghaza d'un responsable international de ce rang depuis juin 2007. Interrogé sur l'ampleur des dégâts, M. Moon a déclaré : « je ne peux décrire ce que je ressens après avoir vu ce site du bombardement du complexe des Nations unies ». Ces entrepôts de l'UNRWA, renfermant des dizaines de tonnes d'aide humanitaire, avaient pris feu lors du bombardement, qui avait fait trois blessés. Outre le complexe de l'UNRWA, plusieurs écoles gérées par l'ONU ont été touchées par des bombardements israéliens, dont le plus meurtrier a fait plus de 40 morts, le 6 janvier à Jabaliya (nord de Ghaza). Sur un autre plan, Ban Ki-moon a également insisté sur la nécessité de mettre fin aux divisions palestiniennes en appelant le Fatah et le Hamas à se réunir au sein de l'Autorité palestinienne légitime ». Selon lui, un « effort international massif est nécessaire pour résoudre le conflit israélo-palestinien et créer un Etat palestinien vivant en paix au côté d'Israël ». Huit organisations israéliennes de défense des droits de l'Homme ont, pour leur part, réclamé mardi au procureur général de l'Etat, l'ouverture d'une enquête sur la conduite de l'armée durant la guerre de Gaza. Ces organisations ont adressé cette requête au procureur Menachem Mazouz, également conseiller juridique du gouvernement israélien, «au vu de l'ampleur des atteintes portées aux populations civiles durant l'agression. «Nous appelons le conseiller juridique du gouvernement à agir dès maintenant pour la mise en place d'un mécanisme d'investigation indépendant dont l'expertise et la partialité ne pourront être mises en doute», écrivent les ONG dans un communiqué. Selon ce communiqué, les ONG font état du nombre «terrifiant» de morts parmi les enfants et les femmes duquel il ressort «que les règles de la guerre semblent avoir été sévèrement bafouées par l'armée israélienne, ce qui contraint Israël à ouvrir immédiatement une enquête indépendante». Les ONG citent dans leur communiqué des chiffres émanant du ministère palestinien de la Santé selon lesquels, durant l'offensive meurtrière israélienne, plus de 1.300 personnes ont été tuées, dont 410 enfants et une centaine de femmes, pour un total de plus 5.300 blessés, dont 1.855 enfants et 795 femmes. Les signataires de cette requête sont notamment B'tselem, la principale organisation israélienne de défense des droits de l'Homme dans les territoires occupés, les Médecins pour les droits de l'Homme, Yesh Din, le Comité public contre la Torture. Sur le terrain, un nouveau bilan encore provisoire, communiqué par le service des urgences à Ghaza, fait état de 1.315 martyrs, dont 410 enfants et 108 femmes, ainsi que 5 300 blessés, après les découvertes sous les décombres d'une dizaine de corps de civils palestiniens. La même source précise que ce décompte n'est que provisoire du fait que d'autres corps sont toujours ensevelis sous les décombres. Pour rappel, une première estimation des dégâts matériels occasionnés suite aux raids et bombardements de l'armée israélienne et établi par le Bureau palestinien des statistiques était de l'ordre de 476 millions de dollars, un montant auquel il faut ajouter 500 autres pour financer le déblaiement des décombres de pas moins de 4.000 bâtiments d'habitations détruits, 48 bâtiments et bureaux gouvernementaux, 30 commissariats et 20 mosquées sur les 795 restant dans le territoire. A cela s'ajoutent 18 écoles, une partie du réseau électrique et d'adduction d'eau. Au plan de l'aide humanitaire qui continue d'affluer dans les territoires de la Bande de Ghaza, à relever que l'Algérie enverra des psychologues pour la prise en charge des populations. L'annonce a été faite lundi par le ministre de la Solidarité nationale, de la famille et de la communauté nationale à l'étranger. Par ailleurs, et concernant le rapatriement des Algériens établis dans la Bande de Ghaza, 55 d'entre eux ont rejoint lundi la partie égyptienne du terminal de Rafah en attendant leur retour en Algérie. Avec ce groupe, leur nombre aurait atteint 94.