Des efforts et des moyens énormes ont été mis en place par l'Etat dans le cadre du développement durable et la préservation de l'environnement, depuis l'année 2000, notamment en ce qui concerne la réglementation en vigueur et la fiscalité (pollueurs payeurs). Au moment où le rôle de la société civile est presque nul sur l'orientation des pratiques environnementales des entreprises, ces dernières donnent beaucoup plus d'importance à la réglementation par rapport aux autres motivations. Plusieurs entreprises, notamment les grandes, ont adhéré à la politique de l'Etat et se sont équipées en moyens pour limiter la pollution, non pas par souci de préservation de l'environnement, mais pour éviter les sanctions et les pénalités. D'autres et qui ne sont pas des moindres se sont contentées de payer les taxes au lieu de faire de vrais investissements dans le domaine de la protection de l'environnement et continuent toujours de polluer. Les industries utilisent souvent les processus de production les moins coûteux, à savoir le non recyclage des eaux et le rejet des effluents et gazeux directement dans le milieu naturel. Motivé par un besoin de sensibilisation et de réunir les acteurs et les experts de l'environnement et du développement durable et partager les connaissances, un séminaire national, sous le thème: «L'Environnement et l'Industrie: les enjeux et les défis» a été organisé, hier, à l'hôtel Sheraton d'Oran. Selon une enquête sur la responsabilité environnementale des entreprises algériennes faite par le centre universitaire de Khémis Miliana, auprès d'un échantillon d'entreprises de différentes tailles et rendu public à l'occasion de cette rencontre, 100% des grandes entreprises ont une direction chargée de l'environnement, au moment où 40% des moyennes entreprises et 60% des petites entreprises n'ont même pas une personne chargée de l'environnement. Cette enquête, qui s'est intéressée à la gestion des aspects environnementaux par les entreprises et le degré de leur engagement, ainsi que les déterminants internes et externes pour une telle démarche a révélé que «80% des grandes entreprises font une mesure régulière de la consommation des ressources naturelles, 50% mesurent la fréquence des accidents, 50% contrôlent les rejets d'effluents, 40% des ces entreprises mesurent la production des déchets solides. Pour le reste des impacts, la fréquence de mesures des impacts ne dépasse pas 30%, alors que la majorité des petites entreprises donnent beaucoup d'importance aux aspects réglementaires sur le compte des aspects économiques et financiers, et ne s'intéresse pas au Benchemarking pour améliorer leurs pratiques environnementales. A leur tour, les moyennes entreprises s'intéressent principalement à la réglementation. Pour les grandes entreprises, elles donnent une importance presque équilibrée à toutes les motivations». L'étude conclut «que les grandes entreprises sont les plus engagées dans la question environnementale au moment où les moyennes entreprises expriment une hésitation pour la prise en compte de l'environnement dans la gestion, tandis que les petites entreprises n'ont montré aucun intérêt à la gestion de l'environnement. En général, la taille de l'entreprise a eu un rôle presque déterminant sur les pratiques et les comportements environnementaux des entreprises, en faveur des grandes entreprises, vu les moyens technologiques et financiers d'un côté et l'importance des impacts que pourront avoir les entreprises sur l'environnement afin d'éviter les sanctions et les pénalités réglementaires, puisque ces entreprises ne consacrent pratiquement pas de budget pour la recherche et le développement pour les problèmes environnementaux et ne pratiquent aucune mesure des impacts. Elle ne sont pas prêtes à effectuer des changements technologiques ou modifications des produits. Pour rappel, 18 entreprises industrielles polluantes implantées dans la zone industrielle d'Es-Sénia à Oran ont été mises en demeure de cesser le déversement de leurs produits nocifs directement dans les eaux de la Sebkha. Et pour régulariser leur situation administrative, faire une étude sur l'impact environnemental et une étude du risque. Il s'agit notamment d'unité de fabrication de peinture, de produits adhésifs et de produits chimiques. La wilaya d'Oran compte, au total, 4.425 unités industrielles, qui déversent une grande quantité de leurs rejets organiques et chimiques dans la nature. Dans le but de lutter contre ce phénomène, la commission de contrôle des infrastructures industrielles classées a effectué, durant les cinq dernières années, 392 visites de contrôle. Une opération qui s'est soldée par l'établissement de 302 mises en demeure et l'établissement de 22 décisions de fermeture. Pour l'année 2008, 107 unités ont été contrôlées dont 89 ont fait objet de mise en demeure et 9 autres ont été soumises à une décision de fermeture.