L'Algérie a élaboré un rapport national sur l'état de l'environnement, qui a permis de mettre en place une stratégie nationale et un plan national environnemental pour un développement durable. Ainsi, un certain nombre de dispositions ont été prises par les autorités concernées dont une fiscalité écologique dans le cadre du principe du pollueur-payeur, des mesures d'incitation au destockage des déchets industriels, des taxes pour activités polluantes. De ce fait, cette politique environnementale et de dépollution est menée en concertation avec les industriels. Toutefois, pas moins de 65 entreprises ont déjà signé un contrat de performance environnementale, aujourd'hui une quarantaine d'autres s'apprêtent à le faire lors d'une rencontre qui sera organisée aujourd'hui au siège du ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement et du Tourisme en présence du premier responsable du secteur M. Cherif Rahmani. En effet, il sera question de signer 40 contrats de performance environnementale entre le département de M. Rahmani, les groupes industriels et les entreprises engagées dans la dépollution industrielle. Plusieurs secteurs d'activité seront au rendez-vous : sidérurgie, construction métallique, manufacture, produits rouges, électroménager qui sera représenté par l'entreprise Eniem et agroalimentaire par la firme Cevital, pétrochimie avec l'entreprise Halliburton, et le secteur de la cimenterie avec Ciment Ouest. Cette rencontre réunira également les présidents directeurs généraux des SGP, les présidents directeurs généraux des entreprises, les industriels et les ONG. Cette initiative, à savoir la signature de performance environnementale, permettra de mettre en exergue l'engagement des responsables des entreprises, des travailleurs et des délégués à l'environnement à mettre en œuvre un programme de dépollution industrielle. Ledit programme, dont la mise en œuvre s'étalera sur trois années, permettra, en effet, la mise à niveau des entreprises, le respect de la réglementation environnementale actuellement en vigueur, l'efficience écologique et économique. Ce même programme ambitionne de préparer le secteur de l'industrie à adopter des méthodes de management environnemental sur la base de critères standards internationalement reconnus. L'Algérie a entrepris de lutter contre la pollution industrielle à travers un vaste programme comprenant le projet appuyé par la Banque mondiale. La Banque mondiale a engagé des discussions avec les autorités algériennes dès le début des années 1990 afin de confronter les problèmes importants rencontrés du fait des conséquences environnementales importantes causées par une industrie dont la technologie devenait obsolète. Les autorités ont donc décidé, dès 1995, avec l'appui de la Banque mondiale, de concentrer leurs efforts en vue de la réduction de la pollution industrielle. Les discussions entre les autorités et la Banque mondiale en matière de dépollution industrielle ont abouti, en 1997, à la définition du projet de Contrôle de la pollution industrielle (CPI) et à un accord de prêt. Ce projet incluait deux composantes principales ; une composante de renforcement institutionnelle et réglementaire et une composante investissement visant la mise en place d'installations de dépollution au sein du complexe engrais phosphatés et azotés et du complexe sidérurgique de Annaba. Ce projet a été clôturé en juin 2005 avec des résultats notables pour les deux composantes. Le cadre institutionnel et réglementaire en matière de gestion de l'environnement a été amélioré grâce à la mise en œuvre d'un programme cohérent de formation et de sensibilisation, l'acquisition et la mise en place de moyens de mesures de la pollution à travers l'équipement de laboratoires de l'environnement et de réseaux de mesure de la qualité de l'air à Alger et Annaba.