Des dizaines de familles bénéficiaires d'un relogement à Haï Rabah, dans la commune de Misserghine, daïra de Boutlélis, ont une nouvelle fois contesté cette semaine le type de logements qui leur ont été attribués l'année dernière, dans le cadre d'un programme de résorption de l'habitat précaire, financé en partie par la Banque mondiale. Ces mêmes familles, signataires d'une pétition de contestation dont une copie nous a été remise, ont en outre déploré l'état inachevé des logements en question. Les familles contestataires, bénéficiaires en mars 2008, de logements de type F1 et F2, ont en effet jugé que l'opération d'attribution de ces logements a été élaborée par les autorités locales, sans qu'il ne soit pris en considération le caractère élargi de certaines familles, composée pour la majorité d'entre elles, de deux, voire trois ménages. Cette «méprise», ont-elles ajouté, a été commise en dépit de toutes les opérations de recensements des familles éligibles au relogement élaborées depuis une dizaine d'années. «Comment peut-on se permettre de mettre deux ou trois ménages dans un logement de deux pièces, sachant que le nombre de personnes composant certaines familles élargies dépasse les 20 personnes», se sont demandés les représentants de ces familles. Et d'ajouter : «les autorités locales chargées de cette opération de relogement prétendent avoir réglé un grand problème en éliminant un des principaux point noir de la wilaya, mais en réalité le problème n'a été que transposé». Car, expliquent-ils, en démantelant le bidonville de Haï Rabah, on n'a fait qu'éliminer la partie visible de l'iceberg, sans se soucier des spécificités de la famille rurale et des retombées d'ordre psychologique et sociale qui vont découler de ce relogement, qualifié de «non viable» eu égard à la tension que va générer la cohabitation «forcée» entre plusieurs ménages sous un seul et même toit. Une tension, ajoutent-ils, qui se vérifie au quotidien, depuis le 23 mars 2008 (date de la distribution des 249 logements RHP de Haï Rabah), et qui ira en s'aggravant, s'il n'y a pas d'intervention des pouvoirs publics. Les contestataires ont, au cours des dix derniers mois, plaidé leur cause devant les plus hautes instances du pays, en saisissant par écrit, notamment le ministère de l'Habitat, la chefferie du gouvernement et la présidence de la République. Mais toutes les réponses qui leur ont été adressées, affirment-ils, les ont invités à se rapprocher plutôt des autorités de la wilaya, qui disposent de tous les outils pour gérer un problème purement local. C'est pour cela que les familles concernées lancent, une nouvelle fois, un appel au wali d'Oran pour la réouverture de ce dossier, en vue de trouver une solution satisfaisante.