Les urgences du centre hospitalo-universitaire (CHU) de Constantine ont vécu la veille du Maouled Ennabaoui sur le rythme des agressions, brûlures et autres blessures, dont ont été victimes 41 citoyens suite à l'utilisation intempestive et inconsidérée de pétards, autant par des enfants que des adultes, qui se sont adonnés à ces pratiques répréhensibles toute la journée du dimanche et durant la nuit de dimanche à lundi. Ainsi, rien qu'au niveau de la permanence du service d'ophtalmologie pas moins de 25 patients se sont présentés, dont six ont été hospitalisés pour observation (quatre hommes, une femme et un petit garçon), parce que nécessitant des soins plus lourds ainsi que des examens plus approfondis, cependant que la plupart des autres blessés ont été libérés et ont pu rentrer chez eux, munis toutefois d'ordonnances pour des traitements indispensables. Au service ORL, l'on a enregistré huit cas pour des plaies aux lèvres, aux oreilles, etc., particulièrement pour quatre enfants gardés en observation pour des traumatismes faciaux ainsi qu'un adulte de 25 ans se trouvant dans un état grave, après avoir été blessé par un pétard. Au niveau du service des urgences médicales, au moins six citoyens victimes des mêmes blessures provoquées par des pétards se sont présentés, dont une petite fille hospitalisée et retenue pour une grave lésion à la main. Les autres cas de blessés, même s'ils sont jugés importants, demeurent cependant d'une gravité relative et ont été autorisés à rentrer chez eux, nous dit-on dans ces services du CHU. Il y a lieu de noter que dans la nuit du 08 au 09 mars, soit la veille de la fête du Maouled Ennabaoui, la ville de Constantine a vécu une véritable nuit d'enfer, où la plupart des rues des quartiers et cités étaient la «proie» de jeunes enfants et d'autres beaucoup moins jeunes, voire même des adultes, complètement déchaînés, tout occupés à allumer et faire exploser des pétards juste pour se faire plaisir. «C'est maintenant une tradition bien établie, qu'il semble difficile de convaincre «ses adeptes» sur sa nocivité, sans une résolution claire et nette et une détermination forte de toute la société à l'éradiquer de nos us et coutumes», nous ont commenté plusieurs médecins et paramédicaux rencontrés au niveau des services concernés. «Il ne s'agit pas d'un simple travail de répression de la police, le mal est trop important, chacun doit s'impliquer à son niveau, à commencer par les parents ainsi que l'école», disent-ils. Et d'ajouter qu'il s'agit d'abord d'un grave déficit en éducation, «sinon comment expliquer qu'une enseignante d'anglais de son état soit agressée dans son école par des enfants qui l'ont prise pour cible, non pas par hasard mais parce qu'elle est une femme», font observer des infirmières du service des urgences chirurgicales à propos d'une patiente qu'elles ont eu à soigner cette journée.