Malgré tous les appels à la vigilance, l'usage des pétards durant la semaine du Mawlid Ennabaoui n'est pas passé sans générer son lot d'incidents. Ainsi, deux incendies, qui ont failli provoquer l'irréparable, ont été signalés en l'espace de quelques jours. Le premier qui avait eu pour site un appartement à l'avenue Rahmani Achour a nécessité une intervention énergique des services de la Protection civile pour l'éteindre, alors que le second, survenu, mercredi dernier, dans un appartement au technicum de la cité Boussouf, a été maîtrisé après une heure d'efforts acharnés. Dans les deux cas, l'étincelle serait due à un pétard et une allumette. Si on ne déplore pas de blessés parmi les locataires, les dégâts matériels sont assez importants. Les avantages faramineux qui se cachent derrière ce business frauduleux ne profitent finalement qu'à la mafia et ses réseaux de complicité qui se fichent royalement des dégâts collatéraux causés sur le terrain aux utilisateurs, notamment des enfants qui payent chaque année un lourd tribut. Pour le compte de la seule journée de mercredi, la direction générale du centre hospitalo-universitaire de Constantine a enregistré 40 blessés, dont la majorité se situe dans la tranche d'âges 11-19 ans. Dans le détail, le bilan du CHUC affiche 29 blessés traités au service d'ophtalmologie où quatre d'entre eux ont été malheureusement gardés en observation en raison de la gravité des blessures causées par les feux de Bengale, fusées et pétards de tous calibres. Le service des urgences médicales a enregistré 8 jeunes, victimes de brûlures jugées sans gravité. Quant au service ORL, il a eu à traiter 3 cas présentant divers traumatismes dus à la déflagration d'engins pyrotechniques près de leurs organes auditifs. Hormis la gêne générée par des bourdonnements et des sifflements stridents aux oreilles, les premiers examens n'auraient pas décelé de rupture du tympan. Il n'en demeure pas moins que ce bilan enregistré, rappelons-le, en une seule journée est trop lourd pour que les autorités compétentes continuent à fermer l'œil sur la commercialisation illicite des engins pyrotechniques, dont la grande majorité n'est soumis, faut-il le rappeler, à aucune règle de fabrication, ce qui explique en partie les accidents qui surviennent au moment de leur utilisation. A. B., S. A.