La question de la relance des travaux du chantier du tramway constantinois a fait l'actualité locale au début de cette semaine, et ce à la faveur du remplacement du chef de projet par le maître d'oeuvre, en l'occurrence l'Entreprise du Métro d'Alger (EMA), chargée de la réalisation. Cet événement a permis au moins de lever un coin du voile sur la conduite d'un projet, qui suscite pas mal de commentaires parmi les habitants de la ville du Vieux Rocher qui sont quand même les premiers intéressés, et parmi eux, quelques-uns des 150 travailleurs algériens engagés dans ce chantier, rencontrés. Aussi, ils ont été unanimes à nous confirmer que les véritables travaux du chantier n'ont pas encore démarré. «Et dans aucun des points situés sur le tracé de la ligne du tramway, nous a-t-on garanti. Seuls sont menés des travaux de mise en place de la base-vie de Zouaghi ainsi que les opérations de déblaiement au stade Benabdelmalek». Saisissant l'opportunité, les représentants des travailleurs, également rencontrés hier, ont soulevé les nombreux problèmes auxquels font face ces derniers à cette étape précoce du projet dont le démarrage effectif serait fixé pour la fin de ce mois de mars, selon les dires des responsables italiens du chantier dont les propos ont été rapportés par le secrétaire général de la section syndicale M. Khaldi. Ce dernier a longuement évoqué «les difficultés et des problème rencontrés par les travailleurs du projet dont le principal est relatif aux contrats temporaires qui leur sont imposés, contrats renouvelables tous les trois mois. Une situation de précarité qui ne sécurise nullement le travailleur et le démotive», a-t-il jugé. D'ailleurs, indique ce syndicaliste, «une réunion est prévue avant la fin de ce mois de mars avec le directeur de l'entreprise italienne pour remettre cette question sur le tapis et négocier des contrats de travail de plus longue durée, du moins jusqu'à la fin des travaux, et, surtout, élaborer une nouvelle grille des salaires car l'actuelle n'est pas tellement attractive et se situe très en deçà de ce qui se fait dans les entreprises algériennes du secteur ». Sur d'autres plans, dit-il, « les travailleurs vivent dans des conditions tout aussi précaires: absence d'infirmerie, d'ambulance, d'eau potable». La question du transport a été posée et les responsables italiens ont promis de la régler dans les semaines à venir. Les travailleurs du chantier du tramway constantinois ont posé également la question du recrutement, reprochant aux responsables de ramener, à partir des autres chantiers que leur entreprise tient dans d'autres régions du pays, «non seulement des travailleurs qualifiés, mais aussi de simples ouvriers qu'ils peuvent recruter localement». A nos tentatives de joindre un des responsables du chantier, afin d'avoir d'autres informations, il nous a été répondu qu'aucun d'eux n'était présent localement car ils se trouvaient encore en mission en Italie et ne retourneront à Constantine qu'à partir du 20 du mois.