Les principaux cimetières de la ville de Constantine, situés à El-Gammas, Sissaoui, Djebel Ouahch, Benchergui, Zouaghi et celui central, offrent un spectacle bien triste. En plus d'un entretien approximatif, ce sont les herbes folles qui ont envahi les lieux, donnant à ces sites un visage particulièrement désolant et d'abandon total de la part des autorités. En effet, les visiteurs remarquent que des herbes de près d'un mètre de hauteur assiègent littéralement les tombes et les allées. Et ils disent qu'il faut un effort de mémoire et un sens aigu de l'orientation pour retrouver la tombe d'un proche ou d'un ami. Aussi, plusieurs personnes déclarent que les femmes craignent des agressions en ces endroits... C'est surtout le cimetière central, situé en plein centre de la ville, qui offre le spectacle le plus désolant. Construit en 1920, il abrite aujourd'hui plus de 50.000 tombes, mais ce nombre est à multiplier par 5, voire par 6. Selon M. Diabi Hocine, vice-président de l'APC, chargé des pompes funèbres, une seule tombe accueille souvent près d'une dizaine de morts issus de la même famille. Les premières statistiques ont été entamées officiellement en 1983 mais très vite abandonnées. Même si les services spécialisés de la commune essayaient tant bien que mal de gérer correctement le flux impressionnant des enterrements, le problème de l'entretien semble leur échapper et pose problème. Et si le temps des visiteurs semble éloigné ainsi que celui où certains délinquants fréquentaient ces lieux pour y consommer des boissons alcoolisées, il reste le problème du désherbage. Sur ce chapitre, nous confie notre interlocuteur, il va falloir attendre la fin du mois d'avril pour entamer l'opération, autrement dit attendre que les herbes grandissent et sèchent, pour les faucher sans leur permettre de repousser. Pour l'exercice écoulé, dit-il, cette opération confiée à une entreprise privée aura coûté plus de 200 millions de centimes à l'APC, qui pourrait bien, cette fois-ci, s'occuper elle-même des travaux.