«Si le dialogue entre nous doit être basé sur l'Islam, nous sommes issus du berceau de l'Islam, celui du cheikh Larbi Tbessi », a déclaré hier le Président-candidat. Après un bain de foule en sons et en couleurs sur la rue Bordj Boudiba, Bouteflika s'est adressé hier à ses soutiens à Tébessa à partir de la maison de la Culture. La halte de Tébessa lui a permis de synthétiser ce qu'il avait dit tout au long de sa campagne électorale. Il fera savoir ainsi aux Tébessi qu'il a trois importants chapitres dans son prochain programme, à savoir, la réconciliation nationale qu'il affirme vouloir l'approfondir, la poursuite du développement économique et social et enfin, la réhabilitation de l'image de l'Algérie à l'étranger. «Je veux approfondir la réconciliation nationale, je dis ça dans une région où le terrorisme existe toujours», a-t-il indiqué. «Celui qui est de nous, il le restera, celui qui ne veut pas le redevenir, il y a l'armée», continue-t-il au sujet des terroristes qui ne veulent pas déposer les armes. Il avait déjà prévenu, à partir d'une des wilayas qu'il a visitées, que «ceux qui ne rendent pas les armes seront éradiqués par les armes». D'où, son évocation de l'armée et l'hommage soutenu qu'il lui rend tout autant qu'aux services de sécurité, pratiquement à chacune de ses escales électorales. Il a réaffirmé hier sa disponibilité à être toujours ouvert au dialogue sur l'Islam. «Mais celui de Larbi Tbessi», a-t-il retenu comme référence face aux Tébessi. Il a rappelé, pour la circonstance, que «face à toutes les tentatives de corruption de la France à son égard (NDRL : Larbi Tbessi), il disait qu'il avait le Front de libération». En évoquant le deuxième point de son programme, le Président-candidat a noté que «un programme de développement a été réalisé ces dix dernières années, même si les réalisations n'ont pas été énormes, les prochaines années, il y aura beaucoup plus de bien-être». Il promet qu'il a mis un programme de développement «en route qu'on va mettre en oeuvre et on en a d'autres aussi qui vont suivre». Quant au troisième point de son programme, Bouteflika réitèrera sa volonté de renforcer davantage la place de l'Algérie par rapport au reste du monde. «Ce n'est pas dix jours - dix ans, c'est un peu comme dix jours - qui vont diminuer de la grandeur de notre patrie», a-t-il souligné. Il estime que ceux qui disent «ailleurs que le peuple algérien ne s'intéresse pas à la politique, c'est faux, je vois partout là où je vais et dans cette salle, des visages qui accordent à la politique toute leur attention». L'un des visages assis aux premiers rangs de la salle, celui d'El-Hadi Khdiri, ancien ministre de l'Intérieur et ancien membre du Comité central du FLN. Bouteflika le saluera du haut de son pupitre et lui dira «Si El-Hadi Khdiri, du moment que tu étais à l'Intérieur, donne leur de bons conseils à propos des élections et s'ils s'embrouillent, montre leur comment faire». Avant de quitter la salle, le Président-candidat lancera à l'assistance debout, en ébullition, «merci pour tout cet amour, vous m'avez rallongé ma vie ! (Zetouli fi oumri !)». Très ému, El-Hadi Khdiri était resté assis et des larmes coulaient sur son visage. «Il m'a fait pleurer», nous a-t-il dit, le souffle coupé par l'émotion. Bouteflika se déplacera aujourd'hui à Médéa. Dans l'après-midi, il assistera, à la salle El-Mouggar d'Alger, à l'avant-première d'un film algérien.