Mercredi, au plus tard, seront annoncés les résultats définitifs des élections présidentielles du 9 avril 2009. Selon la Constitution, les résultats doivent être officialisés dix jours après la consultation. Le Conseil constitutionnel va assurément, après quelques retouches, avaliser les scores annoncés pour chacun des six candidats à ces élections. A commencer par le gros score du président sortant, M. Bouteflika, qui a pratiquement raflé la mise avec un bruyant 90,24% des suffrages exprimés. Beaucoup s'étonnent de ce score, trop gros selon eux et qui ne reflète pas réellement la structure de ce vote, marqué par l'un des plus importants taux de participation enregistrés depuis la consultation présidentielle de 1999. Les autres candidats (malheureux) - s'attendaient-ils à autre chose ? - contestent, à l'exception de Mohamed Saïd et Moussa Touati, la sanction des urnes. Une tâche dont est chargée le Conseil constitutionnel qui doit, à son tour, rendre son verdict d'ici mercredi prochain. Va-t-il confirmer les scores de chaque candidat, ou à l'inverse ira-t-il jusqu'à provoquer un mini-séisme politique en invalidant le résultat de ces élections. Très, très peu probable, sinon impossible. Car il y a d'abord un vote, un plébiscite, une sanction politique trop énorme pour être gommés d'un coup par une structure dont la mission ne va pas jusqu'à ce stade. Enfin, les résultats parlent d'eux-mêmes, même si l'ampleur choque parfois. La réaction violente de Hanoune, Younsi et Rebaïne vis-à-vis de ces résultats est en elle-même symptomatique des avis des uns et des autres quant aux résultats de cette élection que certains, dans certains cercles politiques contestent. A commencer par le clan des boycotteurs, RCD en tête, qui estiment que les chiffres ont été gonflés, que tout a été, en synthétisant leur réaction, fait pour que M. Bouteflika gagne avec le plus gros score possible. C'est plausible, comme cela peut-être exagéré. Car, en fait, ce n'est pas tant la victoire du président sortant qui aura choqué plus d'un, mais le score de cette victoire, adossé à un fabuleux taux de participation. Les Algériens ont-ils soudain redécouvert le chemin des urnes ? Une chose est sûre : tout indique que le Conseil constitutionnel ne devrait pas toucher, du mois beaucoup, au score réalisé par Bouteflika, mais peut réviser ceux des autres concurrents sur la base de certaines réclamations, même si la structure de M. Teguia n'a rien reçu d'officiel. En clair, le vote s'est tenu, les Algériens ont voté, et les scores sont ceux-là mêmes qui sont sortis des urnes. M. Bouteflika a gagné, il a réalisé son score, les autres ont perdu. Le verdict du Conseil constitutionnel n'en sera que plus explicite. Pour tous.