Dans la perspective de renforcer les capacités d'offres du marché national du ciment, les Entreprises des ciments de l'Est, du Centre et de l'Ouest (ERC), relevant de la SGP-GICA «industries des ciments», ont lancé hier un avis d'appel d'offres international pour la fourniture d'un million de tonnes de ciment». L'ERC a fixé la date limite de dépôt des offres, au lundi 20 juillet prochain. La procédure fait suite à la décision adoptée dernièrement par le gouvernement pour importer un million de tonnes de ciment, dans l'objectif de faire face à la «grande spéculation» que connaît actuellement le marché national. La décision du gouvernement a été rendue publique la semaine dernière par le ministre de l'Industrie et de la Promotion de l'investissement, M. Hamid Temmar, lors d'une conférence de presse tenue à l'issue de sa visite d'inspection au niveau de la Société des ciments de la Mitidja, dont le capital est détenu à hauteur de 65 % par l'Etat algérien et de 35 % par le groupe français Lafarge. Autre mesure visant à lutter contre la flambée des prix, le ministre a fait savoir également que le gouvernement a pris la mesure de plafonner les prix du ciment et les marges des différents intervenants sur le marché national du ciment à travers l'élaboration d'un décret qui sera publié prochainement. Même si le ministre a estimé que «l'Algérie ne connaît pas de problème de production du ciment et que les usines fonctionnent normalement et approvisionnent normalement le marché», certaines unités comme celle de Karman dans la wilaya de Tiaret, qui fait dans l'ensachage du ciment, connaît un sérieux problème d'approvisionnement. Cette unité activant sous le label de l'ECDE de Chlef est actuellement menacée de fermeture et ses employés risquent le licenciement pur et simple après que l'ECDE de Chlef ait décidé de réduire du tiers son approvisionnement en ciment. Cédée à un investisseur privé il y a presque une dizaine d'années, l'unité d'ensachage de Karman approvisionnait la quasi-totalité du marché local en ciment jusqu'à la semaine dernière où son quota a été divisé par trois passant de 10.530 tonnes par mois à 3.240 tonnes mensuellement. Une baisse qui n'a pas manqué de se traduire sur les prix du marché parallèle qui dépasse parfois les 700 dinars le sac des 50 kg. Ceci dit, pour le ministère de l'Industrie et de la Promotion de l'investissement, ces problèmes d'approvisionnement n'ont pas de conséquence significatives sur les projets en cours. M. Temmar a, en effet, indiqué à cet égard que «la production nationale de ciment couvre totalement les besoins des projets inscrits dans le programme du président de la République». D'ailleurs, a-t-il avancé, la production nationale de ciment sera appelée à augmenter à travers, notamment, la réalisation d'une nouvelle usine à Djelfa pour une capacité de 3 millions de tonnes/an à l'horizon 2011, et ce dans le cadre d'un investissement étranger (Egypte), ainsi que le lancement de deux autres à Relizane et à Béchar par le groupe Sonatrach. Il est à rappeler que le secteur cimentier public a atteint la capacité nominale globale installée de 11,5 millions de tonnes en produisant près de 11,6 millions de tonnes. Avec les extensions des capacités de production, la production de l'ensemble des cimenteries publiques dépassera les 18 millions de tonnes à partir de l'année 2012, rappelle-t-on encore.