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Sommes-nous tolérants ?
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 29 - 07 - 2009

« La couleur de l'eau, c'est la couleur de son récipient.» Ibn Arabi.
La tolérance est l'une des valeurs nécessaires pour la cohabitation entre les différents membres d'une société. Chaque individu peut avoir une vision subjective du monde, une pensée opposée à la pensée dominante et un mode de vie déférents des autres. La vertu de la tolérance, c'est de faire respecter et de cultiver cette différence et ce n'est pas la juger et la condamner. Or, la tolérance ne peut pas être effective ou active (ou positive, comme le nomme Mohamed Arkoun) si l'individu n'est pas doté d'un esprit critique, c'est-à-dire d'une capacité à se remettre en question et surtout de ne pas prétendre posséder la Vérité. Cette capacité de « se douter » devrait être l'essence de toute forme de pensée car seule la vertu « du doute » permet de stimuler notre curiosité et d'aller vers l'autre. Ainsi l'autre peut nous aider à nous comprendre, à renouveler nos pensées, à trouver les mécanismes communs entre celle des autres et les nôtres, ce qui acquiesce de relativiser nos valeurs. L'intolérance, écrit Malek Chebel, a son origine dans l'ignorance que nous entretenons les uns vis-à-vis des autres au mépris des leçons de l'histoire. Pour que la tolérance devienne active, Mohamed Arkoun exige que deux conditions fondamentales soient remplies :
1. L'existence d'un Etat de droit qui permet l'expression de toutes les positions doctrinales et la publication de toutes les œuvres artistiques, même lorsqu'elles touchent à des sujets sacralisés par le temps ; cette liberté n'exclut pas l'examen critique de la responsabilité intellectuelle de l'auteur ;
2. L'existence d'une société civile suffisamment travaillée par la culture philosophique et juridique de la tolérance pour jouer le rôle de partenaire de l'Etat de droit.
C'est parce que ces deux conditions sont réunies, écrit M. Arkoun, dans les démocraties avancées de l'Europe occidentale que la loi sur le blasphème est tombée en désuétude. Au contraire, précise-t-il, les sociétés dites musulmanes soulignent deux évidences majeures de leur existence historique : elles n'ont jamais esquissé de cheminement conceptuel vers la notion moderne de l'Etat de droit, et de larges pans de ces sociétés cherchent à imposer des confusions, entre expérience spirituelle du divin et production sociale et historique du droit, que la pensée médiévale parvenait à éviter ! Dans ces conditions, l'émergence d'une société civile demeure partout timide, précaire. Dans plusieurs pays, on constate même l'introduction d'une culture de l'intolérance dans les programmes scolaires d'enseignement religieux. Dans ce cadre exactement, nous avions fait l'étude suivante « l'idée de la tolérance fait-elle partie de l'éducation morale dans le programme scolaire enseigné en Algérie ? ». Cette étude a été réalisée sur les deux disciplines : l'éducation islamique et l'éducation civique, précisément en deuxième palier de l'école fondamentale (4°, 5°, 6°), c'est-à-dire chez des enfants âgés entre 6 et 10 ans. A notre grand étonnement, les textes enseignés de l'éducation islamique en deuxième palier, nous n'avions découvert qu'une seule allusion à la tolérance (6ème, leçon 54).
Cependant, nous avons découvert que le mot « Kafir » (impie), dans son sens archaïque, c'est-à-dire on assimile un impie à un non-musulman, à quelqu'un de la « djahilia » (du temps de l'ignorance), dans les manuels (4ème, leçon 14).
Dans le même ordre d'idée, nous avons trouvé que la notion de « djihad » (combat) est enseignée aux élèves du 6ème (cf. leçon 10). Cette notion, djihad, est enseignée en tant que devoir (Faridha) pour chaque musulman, à des élèves qui n'ont qu'entre 6 et 8 ans.
Au terme de cette analyse, nous avions constaté que la valeur de la tolérance, telle que les nations unies l'ont proclamée en 1948, n'est pas introduite dans les manuels d'éducation islamiques. En outre, les concepts tels qu'ils l'étaient dans les livres scolaires n'étaient pas adaptés à l'évolution des valeurs universelles et du vécu actuel. C'est l'une des raisons qui a fait que toute une génération adopte des comportements intolérants. Mais ces comportements intolérants sont renforcés par l'introduction à outrance de la religiosité dans toutes les disciplines et à tout ce qui touche la vie au quotidien d'un individu dans la société algérienne. Ce qui multiple les violences envers les individus les plus faibles comme les femmes, les enfants et les personnes âgées.
L'exemple le plus marquant se trouve dans la presse nationale lors de l'ouverture du festival 2009 du PANAF à Alger où des groupes de danseuses africaines dansent les seins nus, ce qui est culturellement vrai alors que nous avons vu quelques quotidiens se scandaliser de cette attitude ; c'est en l'occurrence une mise en cause de la culture de l'autre, un manque de respect de la culture de l'autre. Il me semble que ce genre de réactions ne relève pas uniquement d'intolérance mais intolérable par cette presse. Car comment voulez-vous inculquer aux nouvelles générations la valeur de la tolérance s'ils n'arrivent pas à accepter les autres tels qu'ils sont ? Ces femmes doivent-elles porter un voile ? Dans ce cas, pourquoi cette même presse crie-t-elle au scandale et à l'intolérance face à la réaction des Européens quand ils sont choqués de voir les femmes porter la « bourka» ! Et pourtant cette même presse fait la Une avec un ex-sanguinaire, qui a tué des centaines de milliers d'algériens, sans demander des excuses à ses victimes, ni éprouvé de regret ni culpabilité face à ces actes barbares et inhumains et ce bourreau à le droit d'être un Cheikh ! Ce genre d'attitude exaspérante choque des milliers de personnes algériennes, qui ont été de près ou de loin victimes de cette période noire de notre histoire. L'intolérable, écrit M. Arkoun, est tout ce qui minimise, retarde, compromet, nie le déploiement optimal de la personne humaine dans le respect raisonné de sa vocation humaniste, de son environnement social, culturel, idéologique, cosmique. Ajoutons tout de suite, poursuit M. Arkoun, un trait essentiel : l'intolérable est très souvent ce que l'esprit rejette avec force, mais qui continue à s'imposer dans des faits comme pour manifester l'incapacité radicale de l'homme à dépasser ses contradictions.


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