Dans la nuit de dimanche à lundi, les habitants de l'avenue Aouati Mostefa ont perdu patience, lançant à partir de leurs balcons divers projectiles sur les bus de la station du Bardo, station située en contrebas de leurs habitations. Dans une pétition adressée au wali et dont nous détenons une copie, ce sont près de 150 familles qui se disent excédées et blasées d'entendre depuis une année des promesses qui leur sont rabâchées que cette station de bus sera bientôt délocalisée. Dans le cadre du réaménagement de la circulation routière à Constantine, en attendant la mise en service du tramway, les autorités ont décidé de domicilier une station de bus au niveau du Bardo, aujourd'hui Rahmani Achour. Selon les habitants de l'avenue Aouati Mostefa que nous avons rencontrés, et dont les habitations surplombent cette même station, le parc global de cette station serait constitué d'une vingtaine de bus. Et selon les déclarations de plusieurs d'entre eux, leur ras-le-bol ne se limite pas à un seul grief mais à de nombreux points entre nuisances sonores, émanations de gaz d'échappements incommodants et même des grossièretés qu'ils entendent à longueur de journée. Selon M. Boudemagh Saïd du comité de quartier Aouati Mostefa, le calvaire commence dès 5 heures du matin pour durer sans interruption jusqu'à 23 heures et parfois au-delà. En plus du bruit assourdissant des moteurs, il faut ajouter la musique diffusée à pleins décibels mais souvent aussi des «conciliabules» pas toujours amicaux entre chauffeurs et convoyeurs de bus. Le langage «fleuri» des antagonistes est fidèlement répercuté surtout de nuit et vient écorcher les oreilles des familles qui n'osent même plus se mettre aux balcons pour respirer un brin d'air frais en cette période de grande chaleur. Pour toutes ces raisons et de crainte pour la santé de leurs enfants et surtout des personnes âgées et vulnérables, la colère des habitants du quartier est montée au fil des jours, ajoute notre interlocuteur, aiguisée par le fait que cette station qui n'était que provisoire semble s'incruster dans le temps. Interrogé à ce sujet, le responsable des transports au niveau de l'APC de Constantine promet que le dossier sera examiné dès septembre par le conseil communal pour tenter de trouver une autre domiciliation à cette station qui continue de défrayer la chronique à Constantine.