La suspension du crédit à la consommation est tombée comme un couperet pour de nombreux ménages algériens habitués, depuis des années, à ces facilitations bancaires. En effet, l'absence d'un ultimatum devant être accordé aux consommateurs pour se conformer à ce nouveau dispositif risque d'avoir ses répercussions sur le pouvoir d'achat. Ainsi, l'ajustement de cette mesure d'interdiction a été nettement recommandé, hier, lors d'un point de presse organisé au siège de la CCIO par l'association de la protection des consommateurs de la wilaya d'Oran. Selon son président, une révision de cette disposition dans le cadre de la loi de finances 2010 reste largement souhaitée pour permettre aux consommateurs de parvenir à satisfaire leurs besoins. «Si l'Etat a accepté l'ouverture du marché, il doit accepter ses conséquences», a affirmé un représentant de la CCIO. Tout en explicitant les répercussions de cette interdiction, le président de la fédération algérienne des consommateurs a mis l'accent sur les effets inattendus que peut engendrer une telle mesure. Il n'y a pas d'alerte rouge pour justifier l'interdiction des crédits, affirme-t-on. Abordant la question relative à l'organisation et à la régulation du marché, le président de la FAC a suggéré l'idée de créer des offices pour tous les produits y compris le sucre, le lait, le ciment, entre autres, le tout dans le but d'assurer un meilleur approvisionnement des denrées alimentaires. Par ailleurs, l'intervenant a tenu à dénoncer la rétention de marchandises en vue de spéculer sur certains produits, notamment les dattes qui ont disparu des étals, une pratique pour augmenter les prix durant le mois de Ramadhan, indique-t-on. En soulignant l'ampleur de ces pratiques illégales et anticoncurrentielles auxquelles s'adonnent de nombreux commerçants, notre interlocuteur a demandé l'intervention de l'Etat pour mettre un terme aux intermédiaires, principale source de la spéculation. Dans le même ordre d'idées, des suggestions ont été avancées pour une révision de la TVA sur les produits de consommation. D'autre part, le risque alimentaire et le marché informel ont été débattus lors de cette rencontre.