Ce type de produit a fleuri dans les pays occidentaux et constitue l'un des leviers de l'économie. La frénésie dont font montre les Algériens vis-à-vis des nombreuses formules de crédit à la consommation que proposent les banques publiques et privées est symptomatique d'une société friande de consommation malgré la chute vertigineuse du pouvoir d'achat en Algérie, ces dix dernières années. La crise économique aidant, les Algériens se sont vus contraints de serrer la ceinture, mais cela n'a pas empêché le marché de l'importation de rester dynamique malgré des apparences d'appauvrissement constant de larges couches de la société. Avec l'ouverture du marché financier, et partant, l'entrée en lice des banques étrangères, avec ce que cela suppose comme concurrence, les Algériens ont reçu comme une véritable aubaine la diversification des crédits dits individuels. Cet état de fait a conduit de nombreux ménages à se lancer dans «l'aventure» du crédit à la consommation pour la simple raison qu'il permet des acquisitions de biens avant, «les banques faisant le reste». C'est ainsi qu'en termes de mode de consommation, le phénomène des ventes par facilités est en passe d'être promu en phénomène de société, engageant une bonne partie des familles algériennes. Aujourd'hui, pour se marier, un jeune couple n'hésite pas à contracter un crédit bancaire à même de lui permettre de financer les noces, quitte, après, à serrer sérieusement la ceinture pour rembourser un prêt qui lie la famille nouvellement constituée sur une durée de 36 ou 48 mois. Pour équiper le foyer en électroménager et en meubles d'intérieur, les Algériens ont tendance à s'appuyer systématiquement sur la formule du crédit. Lequel devient un passage quasi obligé pour la classe moyenne. De là à parler de surendettement et d'incapacité à rembourser les prêts contractés auprès des établissements financiers, il n'y a qu'un pas que de nombreux citoyens ont d'ores et déjà franchi. En effet, il est établi de par le monde, que ce type de démarche qui a fleuri dans les pays occidentaux, au point de constituer l'un des leviers de l'économie, tient dans l'encouragement à la consommation des ménages. Les banques, principales relais de ce dispositif, jouent à fond la carte du crédit en proposant des formules de plus en plus alléchantes. De pareils procédés commencent à pénétrer le marché algérien et la disponibilité de la société algérienne à «jouer le jeu» peut conduire à des situations inextricables. En effet, les besoins étant importants et les rentrées d'argent limitées, les familles peuvent succomber à la tentation et tomber dans la spirale de la surconsommation qui, elle, conduit directement à la banqueroute.