Comme lors des dernières prestations de l'équipe nationale de football, les supporteurs des Verts et en particulier les jeunes ont vibré, drapés des couleurs nationales comme il est devenu maintenant une coutume inséparable, aux envolées de Karim Matmor, Mourad Meghni, Karim Ziani, Rafik Djebbour, Madjid dit «Magic» Bougherra et de tous les autres capés. Les échos de ce match nous sont même parvenus de la Tunisie où les vacanciers algériens ont défilé sur les boulevards de Sousse dans de longues processions de voitures immatriculées du Bled. On sent déjà les prémices de la naissance d'une grande équipe si la progression et le volume de jeu se poursuivent à ce rythme. Comme on le constate fortement, même pour un quelconque match amical, l'équipe nationale a suscité l'intérêt de tous en faisant entretenir le rêve surtout pour ceux qui n'étaient pas encore nés lors des péripéties mondiales espagnoles et mexicaines. Lors de ce match contre les Sud-Américains, on signale une nouveauté de taille au stade du 5 Juillet, c'est la présence remarquable et en force des familles avec femmes et enfants dans un périmètre réservé. Une première en Algérie, à renouveler avec plaisir pour signifier que le football n'est qu'un jeu très plaisant avec toujours à la clé un gagnant et un perdant. Malheureusement, cette défaillance persiste lors des confrontations nationales. Cette expérience est un bon remède à encourager pour endiguer un peu la violence mais pour les clubs, c'est une autre paire de manches. On n'ose même pas se déplacer au stade en compagnie du père ou du fils par peur d'entendre des mots vulgaires profanés par une grande partie du public algérien qui ne trouve mieux que se défouler de cette dégradante façon oubliant les principes nobles de la sportivité et du fair-play. Chaque week-end, le responsable du son du match, retransmis en direct par la télévision, guette la moindre expression déplacée pour se jeter sur son appareil en diminuant brusquant le son afin de pas indisposer les téléspectateurs. L'équipe qui a joué contre l'Uruguay nous a donc fait drôlement rappelé la prestigieuse équipe de 1982. Cette équipe d'Uruguay, qui n'est pas à présenter, est double championne du monde: en 1930, d'abord chez elle à Montevideo lors de la toute première coupe du monde et en 1950 contre le Brésil au célébrissime et légendaire stade de Maracana devant 200.000 Brésiliens en pleurs. Elle a aussi gagné 14 fois la Copa América et elle est double championne olympique du tournoi de football. Pour dire que cette équipe n'est pas née de la dernière pluie, elle figure effectivement parmi le gotha du football mondial. Elle demeurait l'adversaire n°1 du Brésil en Amérique latine pendant de longues années avant l'événement de l'Argentine entamée par Mario Kempes en 1978 et poursuivie par Diego Armando Maradona en 1986. Cette équipe de l'Uruguay, classée à la 21e place au classement FIFA de ce mois d'août 2009, est drivée par Oscar Washington Tabarez qui dispose d'une alléchante carte de visite particulièrement d'avoir guidé à partir du banc de touche le célèbre Milan AC. Des matchs comme celui-ci, on en redemande encore pour la relance du sport roi dans notre pays. Du fait des progrès enregistrés ces derniers temps par l'équipe, elle commence à être sollicitée par les équipes de première zone. Elle est devenue un sparring-partner valable et fréquentable sur le plan footballistique. Ce n'est pas le fruit du hasard mais celui de beaucoup de labeur et du savoir-faire de la composante des joueurs professionnels. Il ne faut avoir honte de l'exprimer ni de se l'en cacher. Les dirigeants algériens n'ont-ils pas proposé et obtenu l'amendement des statuts de la FIFA en juin dernier pour permettre à Meghni de se requalifier en EN ? Levons les bras au ciel pour souhaiter que cela puisse se répercuter un jour positivement sur le niveau du football intérieur et de la sportivité en général. Il fut un temps où l'équipe éprouvait les pires difficultés à jouer un match amical à Alger. Même les équipes africaines les moins huppées nous fuyaient comme de la peste. On se contentait alors des matchs conclus à la dernière minute, à se mettre sous la dent, contre des petites équipes africaines en stage en France, non pas à Alger ou Blida mais dans un anodin petit stade de la banlieue parisienne, marseillaise ou rouennaise. Maintenant, le plus important est de ne pas tomber dans la facilité en abordant sérieusement les dernières échéances à domicile contre la Zambie le 6 septembre prochain et ensuite le Rwanda le 11 octobre suivant. L'EN est à mi-chemin de la qualification mais elle est encore loin d'être arrachée, il faut assurer les matchs restants jusqu'au dernier souffle. La traversée du tunnel est encore longue. L'équipe doit rester concentrée sur le sujet jusqu'à la délivrance de l'ultime match. On ne peut ôter la peau de l'ours avant de l'avoir tué comme le dit si bien ce proverbe qui s'adapte parfaitement à la situation envieuse de nos Verts. Il reste encore 3 rencontres avec 2 matchs pleins à domicile qu'il ne suffit pas seulement de les remporter mais les conquérir avec des scores fleuves pour aller tranquillement en novembre au Caire jouer le dernier match le 14 novembre. C'est ainsi que le tempérament de gagneur s'acquiert. Le goal-average risque de s'avérer très indispensable lors de l'expédition égyptienne. L'épouvantable souvenir de 1989 du Caire est encore dans les mémoires des nombreux adeptes. Le 14 novembre 2009 sera peut-être une confrontation à double coup mais avant cela il faut passer sans accrocs les écueils des pièges zambiens et rwandais. Dès maintenant, les regrets sont à enrayer de notre vocabulaire. Une équipe avertie en vaut deux. Ce qu'il faut retenir de cette dernière confrontation contre la Céleste, c'est l'incorporation de Meghni qui a permis à l'entraîneur national de doser encore davantage le milieu de terrain en jouant presque avec 3 défenseurs et plein de demis en attendant la venue de Yebda. La concurrence va être rude et c'est tant mieux pour la stimulation et l'avenir. Le coach Rabah Saadane dispose actuellement d'un groupe solide fort d'une véritable mentalité de professionnels qui savent plus que quiconque que les places dans l'équipe titulaire ainsi que celles du banc des remplaçants seront chèrement acquises. Chaque joueur est appelé à fournir tous les efforts indispensables à l'entraînement et à gagner d'abord sa place de titulaire au sein de son club avant de prétendre à une place au soleil au sein de l'EN. On est loin du temps où les dirigeants du football nationale couraient derrière des joueurs de seconde division française et portugaise pour les supplier à venir jouer pour l'Algérie. On n'oubliera jamais les faux bonds d'un certain grand nombre. Il est vrai que les responsables actuels disposent de tous les atouts fournis par le pays pour faire sortir le ballon rond de sa stupeur. Notamment des primes de 8.000 euros étaient quasi impensables il y a quelques années. Le grand point noir de ce match est la qualité de l'état du terrain, en dessous de celui promis par les autorités. Les responsables du stade disent qu'il faut attendre encore 2 mois pour que le terrain retrouve de belles couleurs. Dans ce cas, qui est-ce qui a donc autorisé à jouer précipitamment ce match au stade du 5 Juillet ? L'avis est aux concernés en premier lieu. Après le match amical livré ce dernier mercredi, les joueurs ont déjà montré leur préférence au terrain de Tchaker de Blida et leur mécontentement de celui testé d'Alger. Pourtant, il y a quelques mois, on disait que le gazon serait fin prêt pendant ce mois d'août. Il faut informer à ces messieurs que des équipes en Europe refont complètement leur pelouse durant la trêve hivernale qui dure moins d'un mois, juste le temps du repos des joueurs. Alors ? Le bricolage semble avoir encore de meilleurs jours devant lui. Des milliards engloutis mais les résultats tardent à se manifester. Que pensent les experts qui ont avancé des monts et merveilles d'après les propos même des responsables ? Quant à nos speakers de l'ENTV, ils n'arrêtaient pas de nous ressasser en qualifiant de chef-d'oeuvre ce stade du 5 Juillet comme s'il venait d'être inauguré ce 12 août 2009 alors qu'il est âgé de 37 ans ! Nous n'avons pas besoin de ce chauvinisme gratuit qui pourrait nous jouer que de mauvais tours. C'est que ce stade, l'antre du football algérien, a été édifié au lendemain du 10ème anniversaire de l'indépendance lorsque Alger avait le quart ou le tiers de la population actuelle et pratiquement aucun semblable n'a été réalisé depuis. Les équipes d'Alger continuent de vagabonder de Bologhine à Rouiba et du 20 Août à celui de Koléa ou de Blida ou de Boumerdès. Il faut rappeler à ces émerveillés que le stade mythique de Wembley a été complètement rasé. On a construit en son lieu et à sa place une nouvelle arène moderne totalement différente de son ancêtre. Il n'y a que le nom qui rappelle sa fabuleuse épopée. L'ancien Wembley était le temple du football mondial. Nous demandons, un peu d'humilité et de professionnalisme SVP, à ces commentateurs désignés qui doivent avoir une culture footballistique pleine avant l'exercice de ce métier. Enfin, une autre fausse note qui tourne toujours autour du marketing de cette équipe nationale qui mérite, à ne pas s'en douter, une meilleure prise en charge. Tout le monde a sans aucun doute remarqué que le match a pris quelques minutes de retard pour son coup d'envoi officiel qui était prévu à 20h30 exactement. A ce degré, c'est absolument impardonnable pour l'image de marque de l'EN et celle du pays en entier. Pour les annonceurs, aucune trace non plus de ce match sur le site de Yahoo dédié au football et sur d'autres sites spécialisés tels qu'Eurosport, l'équipe, etc., il y avait entre autres Tunisie-Côte d'Ivoire, Egypte-Guinée, Maroc-Congo, Bénin-Gabon mais point d'Algérie-Uruguay ! Nous sommes toujours en retard d'une décennie sur le plan médiatique. On s'est fait tellement tout petit à tel point qu'on soit indiscernable aux yeux des spécialistes, même à l'oeil nu. Heureusement que nos journalistes sportifs expatriés, reconvertis pros entre-temps à Al-Jazeera Sport, nous fassent un petit clin d'oeil de temps à autre dès que l'occasion se présente à eux. Dommage que l'on n'exploite pas ce filon indispensable par ces temps de vaches maigres cathodiques. Nous ne terminons pas ce papier sans évoquer le speaker attitré du stade qui utilisait des haut-parleurs similaires à ceux des années 70 avec une voix usée n'ayant rien de fine ni d'extraordinaire méritant cette tâche officielle. De plus, le volume des baffles dépassait ceux de la télévision et sans aucune synchronisation sursautant promptement les oreilles. Par ailleurs, les hymnes des 2 équipes se sont jouées dans une cacophonie indescriptible où l'on distinguait allégrement le décalage du son émis avec peine en devançant le mouvement des lèvres des joueurs. Il est prouvé de manière formelle que tout petit résidu a son importance à ce stade de la compétition. Encore du pain sur la planche et beaucoup de choses à régler sur les bras des responsables surtout si l'équipe gagnera ses galons d'aller en Afrique du Sud et par ricochet une participation à la prochaine CAN. Une double qualification, ô combien espérée et attendue par tout un peuple. Sur le plan de la gestion des affaires de l'EN, il faut en conséquence passer à une vitesse supérieure avec le concours et le management de véritables professionnels et non de bricoleurs qui minent notre football. Il subsiste encore beaucoup de chemin à parcourir.