Tous ceux qui l'ont approché depuis son arrivée en Algérie ont vu que Mourad Meghni était vraiment aux anges au sein des Verts. Il s'est fondu dans le moule comme un métal précieux chauffé à température idéale. Lui-même l'a reconnu d'ailleurs : «Je me sens tellement bien dans ce groupe ; on dirait que j'ai toujours vécu dedans. Je n'ai pas senti un instant que je débarquais en équipe nationale pour la première fois.» Une humilité étonnante pour un joueur de la Série A A vrai dire, si Meghni s'est adapté aussi rapidement à la culture des Verts, c'est parce qu'il y avait beaucoup de facteurs favorables à cela. A commencer par son humilité exemplaire, qui ne peut que séduire ses vis-à-vis. Son statut de joueur de la Série A pouvait lui permettre quelques écarts comme le font d'autres, mais l'éducation qu'il a reçue est tellement parfaite qu'on ne pouvait s'attendre à une autre façade que celle de la modestie. Et dire que dans notre championnat, des joueurs de dernière zone se croient déjà arrivés et se comportent en stars gâteuses. Cela, parce qu'ils n'ont jamais côtoyé des étoiles comme Mourad Meghni. Ziani-Meghni : Algérie mon amour ! Ajouter à cela, son amour pour l'Algérie. Un amour des plus sincères qui montre à quel point les enfants issus de notre émigration sont attachés au pays de leurs parents. Sauf que dans le cas de Meghni, il n'y a que son père qui est algérien. Sa maman, elle est portugaise et n'a donc rien à voir avec sa passion pour l'Algérie. Il est exactement dans le même cas que Karim Ziani dont la maman est française de souche. Ce qui prouve l'importance du rôle du père dans l'éducation culturelle des enfants. Il n'y a qu'à voir les difficultés auxquelles est confronté aujourd'hui un joueur comme Mehdi Lacen à choisir sa voie dans ce sens…. L'affront de Meghni l'Algérien à la France franchouillarde Si Meghni a été également bien reçu dans le groupe des Verts, c'est parce qu'il est arrivé en admirateur de l'EN et des joueurs. «J'ai toujours été un fan de Saïfi», a-t-il avoué par exemple, ou alors «j'ai vibré à fond devant ma télévision lors des victoires contre l'Egypte et la Zambie». De quoi flatter l'égo de tous ceux qui avaient pris part à l'aventure avant lui. Mieux encore, Meghni s'est même permis de faire des déclarations qui vont sans doute lui valoir les foudres des médias français. «Lorsque je jouais pour la France, je ne ressentais rien au moment de la Marseillaise.» «En entonnant Qassaman, j'ai ressenti autre chose qu'avec la Marseillaise» Et pour ne rien laisser au doute quant à son attachement pour l'Algérie de son cœur, il ajoutera : «En entonnant Qassaman, j'ai ressenti quelque chose que je n'avais jamais connu avec la Marseillaise». De quoi titiller le nationalisme de toute la France franchouillarde. Mais peut-on en vouloir à sa franchise, à un jeune, certes né en France, mais de parents non français, son penchant pour l'Algérie de son père ? Surtout qu'on l'avait écarté depuis longtemps des Bleus après tant de promesses non tenues. Ses nouveaux coéquipiers lui ont fait faire un tour en voiture dans «Alger by night» L'intégration de Meghni au sein des Verts a donc été des plus naturelles. Que ce soit avec les locaux ou les pros comme lui. Il est venu humer l'ambiance pleinement. En témoignent les moments de complicité partagés avec les cadres de l'équipe, comme Ziani, Bougherra, Yahia, Saïfi, Mansouri et les autres. L'entente a été telle, qu'au soir même de la victoire contre l'Uruguay, ses nouveaux potes l'ont emmené faire un tour dans la capitale, pour découvrir «Alger by night». Il est reparti avec les CD des matchs contre le Sénégal, l'Egypte et la Zambie pour s'imprégner du jeu de l'EN Et si ce n'était des obligations professionnelles avec leurs clubs respectifs, les Yahia et consorts auraient bien pu lui faire découvrir d'autres quartiers de la capitale en plein jour. «Ce ne sera que partie remise», lui a-t-on promis non sans lui avoir offert les CD des trois derniers matchs joués contre le Sénégal, l'Egypte et la Zambie, histoire de lui permettre d'étudier en détail le jeu de l'EN. Un petit pont qui met toute l'Algérie dans sa poche Ce sont tous ces témoignages d'amitié et cette complicité vite trouvée avec ses camarades qui ont aidé Meghni à revenir parmi les siens sans difficulté. Il est clair qu'une grande histoire d'amour est née entre lui et le public. C'est indéniable. Surtout que Meghni a pu, grâce à un petit pont à l'algérienne sur un joueur uruguayen, mettre tous les supporteurs dans sa poche. C'est à ce moment précis que l'Algérie entière a compris que le sang de Mourad est majoritairement algérien ! Nacym Djender Il rejoue avec la Lazio le lendemain et marque son penalty Au lendemain de son départ pour Rome, Mourad Meghni a continué de planer même après l'atterrissage de l'avion. En effet, en prenant part au match de la Lazio contre les Espagnols d'Osasuna, l'international algérien qui a été incorporé à la 71' a tenu son rôle admirablement. Le match s'étant terminé sur un score nul de 1 à 1, les deux équipes ont eu recours à une séance de penalties pour les départager. La victoire a souri finalement aux camarades de Meghni qui a transformé victorieusement son tir. C'est dire que sa première sélection avec l'Algérie lui a redonné confiance. Fifa.com ne tarit pas d'éloges sur l'Algérie Le site officiel de la FIFA n'a pas tari d'éloges sur les Verts au lendemain de leur victoire face à l'Uruguay. Selon fifa.com, l'Algérie a confirmé sa forme étincelante en battant en match amical ce 12 août l'Uruguay, grâce à un but de Rafik Djebbour en deuxième mi-temps. Les Algériens ont d'abord particulièrement bien contenu les assauts de la Celeste à Alger, avant que l'attaquant de l'AEK Athènes, qui a marqué sept buts en 19 matches avec son club l'an passé, ne libère les siens à quelque dix minutes du terme (79'). Même si Rabah Saâdane avait déclaré avant la rencontre : «Que l'on gagne ou que l'on perde, ce sera la même chose. Ce qui m'intéresse, c'est la rencontre face à la Zambie dans trois semaines ici-même au stade du 5 juillet», cette probante victoire ne peut que renforcer la confiance des Verts. En route vers l'Afrique du Sud La formation algérienne dirigée par Rabah Saâdane est bien partie pour se qualifier pour sa première Coupe du Monde de la FIFA depuis 1986, puisqu'elle est en tête de son groupe avec sept points en trois matches, avant d'affronter la Zambie le mois prochain. De plus, les Fennecs se sont renforcés récemment puisque Mourad Meghni a choisi son pays d'origine plutôt que la France, avec laquelle il avait évolué en U21. En revanche, cette défaite n'est pas pour rassurer l'Uruguay, qui joue un match crucial en septembre à Lima dans le cadre des qualifications pour le Mondial. Actuellement sixièmes, les hommes d'Oscar Tabarez ont quatre points de retard sur l'Argentine, quatrième, soit la dernière place qualificative directe pour l'Afrique du Sud.