Après des journées caniculaires augurant d'un été bien chaud, le nord du pays a renoué avec les pluies et le mauvais temps non sans causer des pertes en vie humaine. Les premières perturbations climatiques ont commencé mercredi dernier pour s'accentuer durant toute la journée de jeudi. Les précipitations n'ont cessé des heures durant, faisant la joie des agriculteurs qui imploraient le ciel pour que leurs campagnes ne soient pas compromises. Mais chez nous, les pluies ne sont pas synonymes de bonheur seulement. Elles sont mêmes devenues une véritable phobie pour tous ceux dont les habitations menacent ruine. Et ces fortes averses du week-end n'ont pas fait exception à la règle. Le bilan est lourd : deux morts ont été dénombrés à Boumerdès et à Djelfa, et plusieurs dégâts matériels ont été enregistrés à travers plusieurs régions du pays. À Alger, les agents de la Protection civile ont passé la journée à intervenir, notamment dans le quartier de Bab El-Oued où les familles appréhendaient l'effondrement de leur habitation. Mais pour cette fois-ci, la capitale a été épargnée. Ce qui n'est pas le cas ailleurs. En effet, à Boumerdès, un homme, âgé de 46 ans, a été électrocuté par un fil électrique au lieudit El Merdja dans la commune de Corso. L'incident s'est produit jeudi dernier aux environs de 9h. Le câble raccordé illégalement à un poteau d'éclairage public servait à l'alimentation d'une grange utilisée comme habitation par deux agriculteurs qui ont été arrêtés par la brigade de la Gendarmerie nationale de Corso. Selon Bouzid Rachid, chef de brigade, les deux ouvriers agricoles, D. Messaoud et D. Ahmed, âgés respectivement de 22 et 28 ans, seront présentés aujourd'hui au procureur près le tribunal de Boumerdès pour “homicide involontaire et vol d'énergie électrique”. La région nord de Djelfa a connu, elle aussi, de fortes perturbations météorologiques. Des vents violents et des pluies torrentielles ont provoqué d'importantes inondations, notamment au centre-ville d'Aïn Ousséra et de Hassi Bahbah. La daïra de Sidi Laâdjal, située à 36 km d'Aïn Ousséra, a été sérieusement touchée par d'importants dégâts au niveau des vieilles constructions. D'ailleurs, une personne âgée est décédée suite à l'effondrement d'un mur de sa demeure. La situation était telle qu'une cellule de crise a été installée au niveau de la wilaya de Djelfa pour évaluer les dégâts et les mesures à prendre devant cette catastrophe. La même situation a été vécue à Aïn Defla, notamment dans la localité de Aïn Torki où les précipitations ont atteint les 2 mètres. L'on déplore un blessé léger. L'oued Ennamous s'est déversé sur les habitations car transformé en un fort torrent descendant des sommets du Zaccar, charriant sur son passage des blocs de pierre, des troncs d'arbre et endommageant les clôtures et des murs d' habitations situées à l'entrée ouest de Aïn Torki. La région du Titteri a, elle aussi, enregistré des dégâts, notamment dans la zone sud-ouest où le trafic routier a été perturbé. Les services de la Protection civile ont dû évacuer plusieurs familles, dont les logements ont été inondés. De nombreuses interventions ont également été opérées à Tizi Ouzou où un véhicule de la Protection civile s'est renversé, mercredi dernier, près de Oued Sebt (Draâ Ben Kheda). Bilan : quatre blessés dont deux dans un état grave. L'est du pays n'a pas été épargné, notamment du côté des Aurès. En effet, les fortes précipitations qu'a connues la région, pendant la nuit de mercredi, ont occasionné des dommages importants, notamment dans les daïra d'Arris, de Tkout et de M'chounèche. À Ben Salah, une commune située à quelques encablures du chef-lieu de la daïra d'Arris, les dégâts sont considérables. Le seul pont de la liaison entre le nord et le sud des Aurès a été sérieusement endommagé. Mêmes scènes à M'chounèche. Le pont de cette localité a été complètement détruit, et les palmeraies ont subi de graves préjudices. M. BEN / correspondants