Les usagers des lignes de Hamma Bouziane, Aïn Bensbaa, Ibn-Ziad, Messaoud Boudjeriou, Salah Bey, El-Menia et de la Rue des Maquisards, sont dans le désarroi, depuis deux jours car, confinés dans un semi-isolement à cause d'un arrêt de travail surprise décidé par les chauffeurs de taxi desservant ces lignes à partir de la station de l'Avenue du 2O Août, au centre-ville de Constantine. En effet, au nombre de 2OO environ, les conducteurs de taxi qui travaillent sur ces lignes ont déclenché leur mouvement pour, disent-ils, «protester contre l'état de la route de Aouinet El-Foul» qu'ils empruntent pour l'aller et le retour, impraticable au niveau du lieu-dit Terrain Amirouche, à hauteur de la mosquée de la Rue des Maquisards. «Dans cet état depuis pratiquement l'année 1985, cette route qu'empruntent journellement plus de 1O.OOO véhicules est, pour ainsi dire, impraticable et nous cause beaucoup de soucis et d'argent dépensé en réparations et changement de pièces de rechange», proteste un chauffeur de taxi qui affirme que lui et ses collègues n'ont cessé d'alerter les services de la mairie. Celle-ci enfin vient de dépêcher une équipe technique pour vérifier sur place le bien-fondé de leurs revendications. Sur place, il s'est avéré que c'est une conduite d'eau usée placée à cet endroit par des ouvriers chinois, travaillant pour le compte de la Seaco, qui a éclaté, déversant ses eaux qui ont fini par miner les soubassements de la route et provoquer son affaissement. La Seaco a confirmé l'information en indiquant que les travaux de creusement effectués récemment, conjointement avec les services de l'APC, ont révélé effectivement le déboîtement de la conduite et que les travaux de réparation vont être menés le plus rapidement possible. Quoiqu'il en soit, les protestataires ont déclaré qu'ils poursuivront le débrayage jusqu'à la réparation de cette route qui constitue l'un des principaux axes d'entrée et de sortie de la ville de Constantine vers la périphérie nord-ouest, ainsi que les wilayate de Mila et Jijel. Contacté à ce sujet, le responsable du bureau local du syndicat national des taxieurs, organisation placée sous l'égide de l'UGTA, s'est déclaré lui aussi surpris par ce mouvement déclenché sans préavis. M. Bendilmi reconnaîtra néanmoins que la revendication des chauffeurs de taxi est légitime «parce que cette route, dit-il, était devenue quasiment impraticable».