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Manger n'est pas rêver
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 02 - 12 - 2009


C'est quoi le rêve algérien ?
Le Pouvoir chez nous, et sa politique de développement s'en ressent, a toujours pensé que si on donne à un Algérien un tracteur, un logement ou un cartable, il sera heureux. Chose vraie durant la première semaine d'indépendance, puisque le rêve national était d'être libre, tous, et pas seulement un par un. Sauf que après, ce genre de rêve mécanique ne suffisait plus : les Algériens, comme tout être humain, ne voulaient pas seulement être enfermés dans un endroit où on leur donne à manger en leur demandant de rester assis et de remercier l'Etat après chaque repas : c'est le mythe qui fait la différence entre un temple et une écurie, un monument et une assiette, un symbole et un repas. Au fond, c'est peut-être là qu'il faut situer le drame du malentendu national entre l'Etat et son peuple : le Pouvoir ne comprend pas pourquoi ce peuple n'est jamais content, alors qu'on lui donne tout presque gratuitement; le Peuple ne comprend pas pourquoi le Pouvoir confond les Algériens avec un intestin qui songe !
D'où cette absence de définition du «rêve algérien». C'est quoi le «rêve algérien» dans un pays où le développement est alimentaire et l'attente est sans expression ? C'est quoi être heureux en Algérie ? Décrocher une «hadja» à la fin de sa vie et offrir quatre locaux commerciaux au rez-de-chaussée à ses quatre enfants qui en feront quatre KMS ? Avoir une belle voiture pour capturer une belle femme ? Avoir quatre logements au prix d'un ? Avoir la double nationalité ? C'est quoi être absolument heureux dans ce pays ? Dans l'accès sans fin à la propriété ? L'accès sécurisé à la rente ? La domination politique et sexuelle les uns sur les autres ?
C'est donc parce qu'il n'y a pas de réponse que la réponse a été de fuir le périmètre de cette «question» : avec la felouque ou l'exil. Puisqu'on ne peut pas définir un «rêve national», il faut avoir un rêve qui n'est pas national justement, hors du champ de la nation. L'autre réponse est celle de la religiosité de repli : puisqu'on n'a pas de rêve algérien, ayons un rêve «Au-delà», sur l'axe du temps et pas sur l'axe de l'espace.
Une dernière réponse est qu'on peut se contenter du rêve de la première semaine de l'indépendance : avoir un logement, épouser une cousine, fabriquer des enfants pour meubler les trous de l'angoisse, acheter des pastèques en été et des bouteilles de gaz en hiver, vieillir chez le coiffeur de son quartier et commenter les nouvelles coques des voitures en achetant des tabliers scolaires. Le tout avec la bande-son connue: celle de la jérémiade. C'est un rêve, sauf que comme les coqs, il ne peut pas voler dans les airs, et ressemble à un pantalon trop court. C'était le rêve de nos parents et le rêve des gens qui ont peur de ne pas faire comme eux. Aujourd'hui, il sonne creux mais protège contre les affreuses solitudes et contre la philosophie et l'absurde.
Depuis quelques jours, et comme des brindilles de thé qui retombent lentement dans le liquide, les Algériens reviennent au pays qu'ils n'ont jamais quitté, puisque c'est lui qui les a quittés en premier. Chacun reprend son rôle selon le casting de l'indépendance: l'Etat redevient un Pouvoir, le peuple redevient des gens, le pain redevient dur, l'argent insuffisant et l'envol dans les airs impossible même avec des milliers de drapeaux comme hélices.
Il faut attendre donc janvier et la Coupe d'Afrique pour se shooter aux klaxons et concurrencer les cigognes. Le match fut un beau rêve algérien, mais valable pour une durée limitée et incapable de remplacer la vie qu'on vit les yeux ouverts. D'où l'intensité avec laquelle les Algériens ont vécu la première joie depuis trente ans. On y a rêvé d'un rêve.


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